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Ray-Mont Logistiques, un projet d’un autre siècle !

Photo: Archives

Est-ce qu’une cour de triage d’une superficie de 2,5 millions de pi ² où transiteront une centaine de wagons chaque jour en vue de procéder au transbordement de matières en vrac sur un horaire de 24/7 et permettant l’entreposage de 10,000 conteneurs maritimes (empilés jusqu’à 8un.de haut) correspond à votre définition de ce que doit être un «écoparc industriel»?

C’est exactement ainsi que l’implantation du projet de Ray-Mont Logistiques contribuera à l’Écoparc industriel de la Grande Prairie. C’est donc sans surprise que les citoyens de l’Est de Montréal, et particulièrement les résidents du secteur Viauville de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, n’y voient rien qui relève du développement durable.

Si l’avenir de l’Est (de l’île de Montréal) est une priorité pour les gouvernements en place, tel qu’énoncé dans la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal du 14 décembre 2018, ils doivent avant tout faire table rase de son passé industriel lourd. Le projet de Ray-Mont Logistiques s’inscrit à l’opposé de cette vision. Et si le sort de l’Écoparc industriel de la Grande Prairie est un prélude à l’orientation que nos gouvernements entendent poursuivre dans leur démarche de revitalisation du territoire dans le cadre du projet Secteur industriel de la Pointe-de-l’île (SIPI), l’avenir de l’Est ne sera pas vert de sitôt.

Impacts du projet Ray-Mont Logistiques pour les citoyens riverains

Pollution sonore (fracas de déplacement de wagons, fracas de manipulation de conteneurs, opération d’appareils de levage industriels, matériel roulant en tout genre, déplacement continu de camion lourds),pollution visuelle(conteneurs maritimes empilés jusqu’à 19 mètres de hauteur), pollution atmosphérique (poussières des opérations de transbordement, particules fines, oxyde d’azote et autres sous-produits de la combustion de carburant diésel), voilà ce qui attend les résidents du quartier. Comme milieu de vie familial, on aura déjà vu mieux.

Dans son droit…mais l’environnement ?

Suite à une décision de la Cour d’appel du Québec datée du 14 janvier 2021, Ray-Mont Logistiques se voit reconnaître le droit d’opérer une cour ou une gare de triage sur son terrain, et le tribunal enjoint à la Ville de Montréal d’émettre les permis requis. Toutefois, le Collectif en environnement Mercier-Est(CEM-E)considère qu’une étude d’impact environnemental est pleinement justifiée compte tenu du changement de vocation du site industriel autrefois occupé par la Canadian Steel Foundries, une fonderie industrielle. Le CEM-E est d’avis que l’implantation de toute nouvelle installation industrielle lourde en milieu urbain, nonobstant le fait que le terrain soit zoné industriel, justifie pleinement l’imposition d’une obligation de réaliser une étude d’impact environnemental. Est-ce que les quantités de poussière résultant des opérations de transbordement constitueront une émission de contaminants dans l’air? L’article 20 de la Loi sur la qualité de l’environnement (LRQ c. Q-2) prescrit qu’il est interdit émettre des contaminants susceptibles «de porter atteinte à la vie, à la santé, à la sécurité, au bien-être ou au confort de l’être humain, de causer du dommage ou de porter autrement préjudice à la qualité de l’environnement, aux écosystèmes, aux espèces vivantes ou aux biens.» Toutefois, reconnaissant que la protection de l’environnement est une «compétence partagée», et que l’autorisation accordée à Ray-Mont Logistiques d’opérer une cour ou une gare de triage pourrait assujettir ses opérations à la compétence fédérale, nous laisserons aux experts le soin d’en débattre.

À notre avis, seule l’élaboration d’une étude d’impact environnemental permettrait de confirmer si les opérations de Ray-Mont Logistiques seront conformes aux lois en vigueur en matière d’environnement.

Note:
Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) est un organisme visant à regrouper les citoyens et citoyennes, groupes, organismes et institutions œuvrant dans Mercier-Est et ses environs afin de participer collectivement au développement durable de ce secteur et à l’amélioration de sa santé environnementale. Il veut s’assurer que le développement de Mercier-Est et de l’Est de l’île de Montréal se fasse dans le respect de la qualité de vie et des droits de ses citoyens et citoyennes

Pour information:
M. Daniel Chartier, vice-président du CEM-E
danielchartierap@gmail.com
438-496-8805

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