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Fosse commune des enfants autochtones: apostasie, et si on s’y attardait…

Photo: Archives

Il va de soi que chaque personne a la liberté d’apostasier ou pas. Il est cependant dommage et triste qu’il y ait eu des demandes d’apostasie à cause de la découverte des fosses communes des enfants amérindiens et de s’être laissés ébranlés par les fausses informations qui ont circulé.

Les documents historiques et les archives sur le sujet lèvent le voile sur toutes les contorsions de la vérité qui circulent actuellement. Pour n’en nommer que quelques-uns, il s’agit du rapport de l’Inspecteur médical du Ministère canadien de l’Intérieur et des Affaires indiennes, le Dr Peter H. Bryce, qui a bien décrit les faits dans un livre en 1922 intitulé « The Story of a National Crime » et le rapport du Dr Scott Hamilton qui décrit aussi en profondeur la question des enfants décédés dans les pensionnats et enterrés sur les terrains des écoles.

Quant au système des pensionnats, l’ultime responsable, ce sont les gouvernements fédéraux de l’époque qui ont contraint les Oblats à les prendre en charge en leur coupant tous les subsides qui leur permettaient de faire vivre leurs propres écoles et en se déchargeant complètement sur eux pour éduquer et prendre soin des enfants, sans les subsides nécessaires pour s’en occuper. Et quand les enfants tombaient malades, c’était le « Débrouillez- vous! »

Plusieurs enfants sont morts, entre autres de la tuberculose, de la grippe espagnole, car aucun traitement, vaccin ou antibiotique, n’existait avant 1946 pour combattre les épidémies. On demandait alors aux communautés religieuses de les enterrer près des pensionnats, parce que le Ministère des Affaires indiennes refusait de payer pour le transport des corps, car ça coûtait trop cher.

Quant aux accusations généralisées de maltraitance dans les pensionnats, elles ont été démenties entre autres par le dramaturge cri de renommée mondiale, Thomson Highway, et par la chef de bande d’Inuvik, Cece Hodgson-McCauley. Tous deux nous décrivent leur joie et celle de leur

entourage d’avoir été dans ces pensionnats. (À consulter: www.veritepensionnats.ca)

Oui, il faut demander pardon aux autochtones pour tous ces actes qui ont été posés par les gouvernements fédéraux de l’époque et par la conduite de certains membres de l’Église, que ce soit des laïcs ou des religieux.

Mais, n’était-ce pas injuste et faux de laisser croire que c’est l’Église catholique en soi qui est fautive, comme si c’était elle qui produisait des abuseurs ou des pédophiles?

Si un joueur de hockey ou un professeur commet des abus sexuels ou la pédophilie, va-t-on se priver d’assister aux parties de hockey ou d’envoyer nos enfants dans les écoles? Allons-nous accuser la ligue nationale de Hockey ou le Ministère de l’Éducation et exiger leur pardon? Il nous faut donc nous questionner pourquoi lorsqu’il s’agit de certains membres de l’Église catholique, le rejet de cette dernière est total et on exige son pardon?

Il appert que dans ce dossier la confusion a pris le dessus sur la recherche de la vérité et de la paix et a anesthésié les défenses immunitaires quant à nos origines et notre devenir comme société québécoise et canadienne.

« La recherche de la vérité est la plus noble des occupations et sa publication est un devoir. » (Mme de Staël). Les bibliothèques ne sont-elles pas là pour nous aider à la trouver?

Monique Khouzam Gendron, gestionnaire et bibliothécaire professionnelle

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