Rectifier le tir pour attirer et retenir les professionnel-les en soins
Quelques semaines après l’annonce des primes aux professionnel-les en soins, on ne peut pas dire que ça court aux portes. Le gouvernement met de plus en plus le doigt sur les réels problèmes du réseau de la santé et des services sociaux, comme on l’a constaté dans le discours de la nouvelle session parlementaire. Mais il a la mauvaise manie de faire à sa tête en agissant seul. Nous sommes malheureusement forcés de constater que le gouvernement manque encore une fois la cible pour agir de manière efficace sur l’attraction et la rétention du personnel.
Dès l’annonce de l’ajout de primes temporaires pour attirer et retenir les professionnel-les en soins, nous avons indiqué qu’il manquait l’essentiel dans cette annonce. Le gouvernement restait muet sur l’enjeu du temps supplémentaire obligatoire. En plus de cela, il met tellement de conditions à remplir pour avoir droit aux primes qu’il s’agit d’une véritable course à obstacles. Il veut aussi attacher le personnel en les obligeant à signer un contrat d’engagement d’un an incluant des contreparties abusives et le renoncement à d’importantes conditions de travail.
Le manque de personnel touche de plein fouet le réseau. C’est vrai pour les professionnel-les en soins, comme pour bien d’autres titres d’emploi. Il est pourtant possible de régler cette crise. Mais pour cela, il faut faire deux choses différemment. D’abord, le gouvernement doit enfin nous écouter. Nous sommes les mieux placés pour lui faire des propositions pour éviter que les mesures qu’il annonce ratent la cible.
Ensuite, il doit entendre le cri du cœur des travailleuses et travailleurs. Ce qu’elles veulent, c’est des gestes concrets pour améliorer leurs conditions de travail. Les primes temporaires, elles n’en veulent pas, comme démontre un récent sondage de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Le gouvernement rate une autre occasion de mettre en place des solutions pérennes pour répondre humainement au problème du manque de personnel. Il est encore temps de faire mieux, mais le temps presse.
Frédéric Lapierre Justin, Représentant des professionnel-les en soins de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS CSN)