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Violence conjugale : mieux soutenir les victimes au travail

femme qui regarde par la fenêtre femme isolée et dépressive
Photo: Istock
Regroupement d'une quarantaine de personnes et organisations

LETTRE OUVERTE – Se libérer de l’emprise d’un partenaire violent est souvent loin d’être simple pour une personne victime de violence conjugale et familiale. Très souvent, l’agresseur contrôle les allées et venues, les communications, les fréquentations et les finances de sa victime, rendant la fuite d’autant plus difficile. Sans compter la peur de subir une violence pire encore, voire d’être tuée ou de voir ses enfants se faire tuer.

Malheureusement, ces craintes sont bien souvent fondées. Depuis le début de l’année, 17 femmes ont été tuées dans un contexte de violence conjugale au Québec. Il y a eu autant de féminicides en quelques mois qu’il y en a normalement en une année. Chaque victime est une victime de trop. Ces femmes ne sont pas des statistiques, ce sont des filles, des mères, des sœurs, des amies, des collègues, des êtres humains.

Lutter contre la violence faite aux femmes, c’est briser toutes les barrières systémiques à l’émancipation pleine et entière de celles-ci. Afin qu’elles puissent rompre avec le cycle de la violence dont elles subissent les conséquences dramatiques, il faut impérativement et dans les plus brefs délais prendre action afin qu’aucune personne ne risque de perdre son revenu pour protéger son intégrité physique.

À défaut de mettre fin à la violence conjugale, nous demandons au gouvernement de prendre des mesures de soutien concrètes et de modifier les lois. Ainsi, nous réclamons dix jours de congé rémunérés pour les victimes de violence conjugale afin de les aider à s’en sortir. Il s’agit d’un geste profondément humain de compassion et d’entraide. Et surtout, cela contribuerait à sauver des vies. Déjà, le gouvernement fédéral et certaines entreprises privées offrent de tels congés à leur personnel. Le Québec doit agir.

Protéger et aider les victimes est la responsabilité de tous, y compris des employeurs. Cette mesure et d’autres mesures pourraient également s’insérer dans la Loi sur la santé et la sécurité au travail ou encore dans la Loi sur les normes du travail.

Nous demandons au gouvernement d’apporter rapidement des solutions en ce sens. Être sensible à la situation des victimes, c’est bien, mais agir, c’est mieux.


Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Jessica Bourque, deuxième-vice-présidente et responsable politique de la condition féminine du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Stéphanie Boulay, autrice-compositrice-interprète, Rachel Chagnon, professeure au département des sciences juridiques de la faculté de science politique et droit de l’Université du Québec à Montréal, Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Shirley Dorismond, vice-présidente secteur condition féminine à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Mélanie Ederer, présidente de la Fédération des femmes du Québec, Ingrid Falaise, comédienne et autrice, Josée Fréchette, première vice-présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), Louise Harel, ancienne députée et ministre, Danièle Henkel, fondatrice des Entreprises Danièle Henkel, Véronique Hivon, députée de Joliette, Isabelle Huot, docteure en nutrition, Laurence Jalbert, autrice-compositrice-interprète, Hélène Langevin, directrice générale de la Maison d’Hébergement Simonne-Monet-Chartrand, Simon Lapierre, professeur titulaire et responsable des études de premier cycle à l’école de service social de l’Université d’Ottawa, François Laporte, président de Teamsters Canada, Geneviève Lessard, directrice de Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles (RAIV), Marlihan Lopez, co-vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec, Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle et responsable politique du dossier de la condition des femmes à la Fédération autonome de l’enseignement, Méganne Perry-Mélançon, députée de Gaspé, Action travail des femmes, Alliance MH2, Association féministe d’éducation et d’action sociale (AFEAS), Centrale des syndicats démocratiques, Coalition des familles LGBT+Collectif pour un Québec sans pauvreté, Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail, Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, Groupe Femmes, Politique et Démocratie, Sexplique, Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec, Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), Relais-femmes, Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, Réseau québécois d’action pour la santé des femmes, Violence Info, Viol-Secours, Y des femmes de Montréal

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