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Des bourses Perspective qui manquent de…perspective!

La ministre de l'Enseignement supérieur, Danielle McCann. Photo: Josie Desmarais/Journal Métro
Sylvain Montmarquette - Président et membre du comité de coordination REECETSQ

LETTRE OUVERTE – Il y a quelques semaines le gouvernement Legault, par la bouche de la Ministre de l’Enseignement supérieur (MES) Danielle McCann, annonçait une de ses mesures phares pour contrer la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs d’activités, le programme de bourses «Perspective Québec».

Le programme vise à identifier des secteurs en difficulté au niveau de la pénurie et à offrir des bourses de 1500$ par session aux futurs étudiants collégiaux qui choisiraient d’étudier dans un secteur en difficulté.  Mais comme on dit souvent, le diable se cache dans les détails. Le MES n’a retenu aucun programme technique en relation d’aide pour combler les besoins de main d’œuvre dans le domaine de la santé. Avons-nous besoin de rappeler ici l’importance de la pénurie dans ce secteur?  Les Techniciens en travail social (TTS) sont présents dans tous les établissements du réseau (CLSC, Centre jeunesse, CHSLD, hôpitaux, etc.) ainsi que dans les organismes communautaires.

En effet, nous constatons chaque jour combien les différents milieux d’intervention sont à la recherche de personnel. Les CISSS et CIUSSS développent des partenariats pour fidéliser les étudiants, les offres d’emploi sont omniprésentes, les listes de rappel sont vides tant pour les installations publiques que les organismes communautaires et, de plus en plus, les embauches se réalisent avant la fin de leur formation. Il suffit de consulter les différentes offres d’emploi disponibles pour constater à quel point les besoins non comblés sont grands en ce qui concerne les postes de TTS.  Dans ce contexte, il nous apparait inapproprié de fragiliser le programme TTS en l’excluant des bourses Perspective Québec. Faut-il rappeler que les TTS contribuent à soutenir les plus vulnérables de notre société particulièrement dans le contexte social actuel. Leur présence et leurs compétences sont essentielles pour assurer les services à la population. Il faut freiner la pénurie et non l’aggraver.

Par ailleurs, le MES annonces que le baccalauréat en Travail social sera un programme retenu pour les bourses Perspective pour le domaine de la santé. Il est rare que l’on retrouve une pénurie à un niveau d’un champ d’études et pas dans les autres.  Par exemple, la pénurie d’infirmières se fait sentir tant au niveau des auxiliaires, des techniciennes que des bachelières.  Pourquoi en serait-il autrement en travail social?   Il faut aussi prendre en compte que le temps de préparatoire à la formation du travailleur social professionnel est, de minimalement 5 années. Soit deux années de cégep et trois années universitaires. Par ailleurs, la formation de TTS ne requiert que trois ans de formation. La pénurie de main d’œuvre c’est maintenant!

Nous demandons à Madame la Ministre d’intervenir immédiatement afin que soit inclus TTS à la liste des programmes visés pour les bourses Perspective. Une action essentielle pour freiner la pénurie de main d’œuvre.  Nous souhaitons que le programme de bourses Perspective Québec puisse faire preuve de perspectives!

Sylvain Montmarquette
Président et membre du comité de coordination
Regroupement des enseignantes et enseignants de collèges en travail social du Québec (REECETSQ)

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