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Les opinions de Frédéric

Photo: Courtoisie – Jean-François Lisée

RÉPLIQUE – Débattre avec Frédéric Bérard est un art délicat. Frédéric a droit à ses opinions, et peut les répéter jusqu’à plus soif. Mais ce ne sont pas des faits. Dans sa réplique à ma réplique, sa difficulté à s’en tenir aux faits est manifeste.

Pour faire court: 1) sur Charkaoui/Cloutier, il ne peut faire la démonstration que j’ai «associé fallacieusement» quoi que ce soit, car l’Imam toxique a bien écrit ce qu’il a écrit au sujet de mon collègue, avant de se contredire ensuite deux fois; 2) sur le Ramadan, Frédéric ne peut trouver nulle part la citation dont il me fait grief, car elle n’existe pas; 3) sur l’utilisation du voile intégral à des fins criminelles, il ne peut nier les exemples étrangers et nord-américains que je lui ai cités et en est réduit à se replier sur le fait que deux corps de police ont affirmé ne pas avoir d’études à ce sujet ou refuser de les communiquer à ce sujet. Mince. 4) Je le remercie de ne pas avoir réitéré son affirmation selon laquelle le voile contraint n’existait pas à Montréal.

Pour le reste, je constate que Frédéric ne peut simplement pas accepter qu’au moment où s’est imposé le débat sur les signes de conviction, en 2010, j’ai adopté, comme la majorité des Québécois, une position ferme sur ce point. Il ne peut accepter que j’estime, sur la trace de Thomas Jefferson, qu’il s’agit là d’une application concrète du principe de séparation de l’église et de l’État (Jefferson a de plus défendu le droit de tous d’être employés de l’État, peu importe leurs croyances, ce qui aussi ma position – Jefferson n’a cependant jamais défendu le port des signes religieux dans l’État, n’ayant jamais abordé le sujet). Frédéric ne semble pas pouvoir comprendre qu’on puisse être favorable à l’introduction de la règle de la neutralité vestimentaire, mais opposé à ce qu’au moment de son application des gens perdent leurs emplois, ce qui fut ma position sans discontinuer depuis 2011.

En un mot, le plus triste et le plus inquiétant pour la qualité de nos débats n’est pas que Frédéric défende avec sincérité ses positions parfaitement respectables sur la laïcité, c’est qu’il refuse mordicus de reconnaître et de respecter la sincérité des autres.

Pour ma part, j’en resterai là.

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