Soutenez

Financer la retraite ou l’autonomie?

On apprenait cette semaine que le taux de fécondité des Québécoises était maintenant légèrement plus élevé que la moyenne canadienne. Mais la bonne nouvelle ne change pas la tendance de fond, celle du vieillissement de notre société.

Le vieillissement n’est pas un problème. Mais l’allongement de la vie rend nécessaire la révision de nos systèmes de protection sociale.

Au Québec, à peine la moitié des travailleurs épargnent suffisamment pour maintenir leur niveau de vie à l’âge de la retraite. Avec le vieillissement s’accroissent aussi les besoins en soins de longue durée, soit pour assurer le suivi de maladies chroniques qui se présentent ou s’aggravent avec l’âge, soit pour pallier la perte d’autonomie.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, vient de publier un Livre blanc sur l’assurance autonomie : il propose de réorganiser les soins pour mettre l’accent sur le maintien à domicile et soumet au débat l’idée de créer une caisse séparée pour financer ces services.

Le virage est attendu depuis 30 ans, alors personne ne peut le contester. En grande majorité, les aînés préfèrent de beaucoup rester à la maison plutôt que d’être «placés», comme on disait autrefois, en institution. La vraie question est celle du financement. Et M. Hébert la pose très ouvertement. Qui va payer? Et à partir de quand? La consultation va se poursuivre à ce sujet l’automne prochain.

Quelques semaines auparavant, un comité créé par le gouvernement précédent et présidé par Alban D’Amours, un ancien du Mouvement Desjardins, avait livré un rapport proposant une révision des régimes de retraite, notamment la création d’une rente de longévité pour les 75 ans et plus. Le financement de cette rente viendrait de cotisations des employés et des employeurs. Une commission parlementaire se penchera sur ce rapport lundi à Québec.

Il est curieux que ces deux questions, pourtant liées, soient examinées séparément. Dans les deux cas, il s’agit de savoir comment canaliser des revenus pour assurer le bien-être des aînés de demain.

Dans les deux cas, on suggère des ponctions additionnelles dans la poche des contribuables. Ce qui est normal, car rien n’est gratuit. Mais qu’est-ce qui est prioritaire : épargner pour sa retraite ou mettre des sous de côté, collectivement, pour couvrir les soins à domicile au grand âge?

Et puis, ces propositions sont-elles les seules qui méritent examen? Quelles formules assurent en même temps une équité intergénérationnelle?

N’aurions-nous pas avantage à ce que soient examinés conjointement ces deux problèmes qui n’en constituent qu’un seul? À quoi ressemblera l’État providence dans une société vieille, en toute équité pour toutes les générations? Pourquoi n’y a-t-il pas de consultation là-dessus, afin qu’on puisse faire des choix éclairés?

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.