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Les jeux ne sont pas faits

Un sondage publié cette semaine donne Denis Coderre gagnant à la mairie de Montréal, avec 39 %. Il disposerait d’une confortable avance sur Richard Bergeron, qui arrive deuxième (23%), et sur Marcel Côté et Mélanie Joly qui se disputent le troisième rang (17 et 16 %).

J’ai suivi de suffisamment près la politique comme journaliste pour savoir qu’une telle avance est insurmontable à moins qu’un événement spectaculaire et imprévisible vienne bouleverser la campagne.

Les jeux ne sont pas faits pour autant. Ils ne le sont pas parce que la politique municipale ne se réduit pas à la fonction de maire.

Les électeurs montréalais disposent encore d’une bonne marge de manœuvre pour influencer l’équilibre du pouvoir à l’hôtel de ville, mais aussi au sein des arrondissements.

La campagne n’est pas terminée. Même en supposant que M. Coderre soit gagnant, il reste à choisir, pour lui faire face au conseil, le meilleur chef de l’opposition possible. La course continue entre les autres aspirants. Les électeurs peuvent influencer ce choix.

Ils peuvent aussi refuser à M. Coderre une majorité au sein du conseil de ville, en élisant, dans leur district électoral, un conseiller d’un autre parti. Ils pourraient reproduire ainsi l’esprit de coalition qui a coloré l’exercice du pouvoir au cours des derniers mois.

L’équilibre du pouvoir au sein de la ville de Montréal s’établit aussi entre la ville centrale et les arrondissements. Les électeurs peuvent décider d’accorder leur confiance dans leur arrondissement à des maires et des conseillers d’allégeances différentes de manière à établir un rapport de force qui empêche de conférer à un seul homme les pleins pouvoirs sur la ville.

Le sondage ne doit pas non plus freiner les ardeurs des électeurs. Nous avons encore des choix à faire. Nous pouvons, par nos votes, créer un équilibre dans l’exercice du pouvoir, qui obligera le prochain maire à tenir compte de la diversité montréalaise.

Le succès de M. Coderre s’explique. Il prépare sa candidature depuis plusieurs mois. Il a tissé des alliances avec des politiciens bien enracinés. Il jouit d’une grande notoriété qui lui vient, entre autres, de l’étiquette politique qui fut la sienne pendant des années au fédéral, l’étiquette libérale : on sait à quel courant politique il appartient. Le fait qu’il ait rassemblé autour de lui plusieurs anciens d’Union Montréal a le même effet.

Richard Bergeron jouit du même avantage par son appartenance au parti Projet Mont–réal. Sa couleur politique est claire. On sait à qui on a affaire. Au contraire, les deux autres sont nouveaux en politique. Le courant qu’ils défendent n’est pas clair. Le métier de politicien ne s’improvise pas et l’adhésion à un parti facilite le choix des électeurs. Qu’on s’en souvienne.

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