Donner de son temps aux itinérants
Erin MacCoubrey, 27 ans, est agente de réservation chez Transat. Deux soirs par mois, elle sillonne les rues de la ville à bord de la roulotte de l’organisme Dans la rue, où elle est bénévole depuis quatre ans et demi.
Quel est votre rôle
à la roulotte?
On est là pour aider les jeunes de 12 à 25 ans en situation d’itinérance. L’organisme leur offre plein de services, dont celui de la roulotte, où je suis maintenant chef d’équipe. On sort cinq soirs par semaine avec la van et on fait quatre arrêts où les jeunes peuvent venir nous voir. C’est un service de dépannage. On peut leur donner des produits de base pour l’hygiène, un peu de vêtements, des hot-dogs et des boissons. La roulotte, c’est un peu comme un premier point de rencontre avec les jeunes qui ne connaissent pas l’organisme.
Parce qu’ils sont en marge de la société, certains veulent juste parler avec quelqu’un. On est présent pour eux et on les écoute. Quand c’est moins occupé, on a le temps de discuter avec eux et d’établir une relation.
Pourquoi est-ce
important pour vous
de travailler à la roulotte?
J’apprends chaque fois. Chaque sortie est différente et c’est ça que j’aime. Après toutes ces années, je continue à cause des jeunes, mais aussi à cause des autres bénévoles. On forme vraiment une équipe. J’aime aider les gens et il y a une place spéciale dans mon cœur pour cet organisme.
À Montréal, on voit beaucoup d’itinérants dans la rue qui demandent de l’argent. Moi, je préfère leur donner mon temps. C’est peu, mais si chacun le fait, on peut vraiment améliorer le monde.
Cette expérience a-t-elle changé votre perception
de l’itinérance?
Oui, ça permet de changer la perception et de comprendre un peu mieux. La réalité ne correspond pas nécessairement à l’image que les gens
se font des jeunes dans la rue. Ce n’est plus comme il y a
20 ans, lorsque l’organisme en était à ses débuts. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont un appartement, un téléphone, mais n’ont plus d’argent et de nourriture à la fin du mois. C’est toujours une période où on voit plus de monde à la roulotte. Il y a aussi beaucoup plus de ressources maintenant pour eux, ce qui est très positif.
Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le Conseil jeunesse de Montréal, des portraits de jeunes inspirants.
En rafale
Un voyage dont
vous rêvez depuis
longtemps?
Je veux aller au mont Kinabalu, en Malaisie, pour mes 30 ans.
Un conseil à un
jeune qui souhaiterait s’engager
bénévolement?
Ne pas abandonner. Des fois, ça prend du temps, trouver l’endroit qui nous convient et passer à travers tout le processus de recrutement et de formation. Ce n’est pas toujours évident, alors il faut vraiment le vouloir.
Un endroit à Montréal où vous aimez vous réfugier?
J’aime me promener dans les ruelles de mon quartier (Notre-Dame-de-Grâce) avec mon chien.
Que faites-vous pour vous changer les idées?
Je me perds dans un bon livre qui m’emmène dans un autre monde.