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«Le problème de la conciliation travail-famille n’est pas réglé»

Ariel view of a woman using a laptop whilst her daughter is sleeping next to her, cuddling their pet dog. Photo: Métro

Bien que les choses s’améliorent, il y a encore du chemin à faire en matière de conciliation travail-famille au Québec, selon une nouvelle étude de l’Institut de la statistique du Québec rendue publique récemment. Faits saillants.

En effet, encore 20% des parents au travail vivent une situation de conflit travail-famille considérée comme élevée, et 35% vivent un conflit de niveau modéré. De plus, environ 50% des parents salariés affirment avoir l’impression de courir toute la journée pour faire ce qu’ils ont à faire, et 37% affirment être toujours ou souvent épuisés lorsqu’arrive l’heure du souper.

Au Québec, 56% des parents ont un horaire de travail flexible, tandis que 54% ont accès à des congés payés pour raison familiale. Toutefois, seuls 20% d’entre eux ont accès au télétravail, et 27% peuvent profiter de l’aménagement du temps de travail et des heures réduites.

«À la lumière de ces résultats, le problème de la conciliation n’est pas encore réglé, mais on peut quand même dire que c’est en voie d’amélioration, dit Éric Gosselin, professeur au Département de relations industrielles de l’Université du Québec en Outaouais. On constate qu’un travailleur sur cinq n’a pas accès à des mesures de conciliation travail-famille. Cela veut dire que près de 80 % ont accès à de telles mesures.»

Les enjeux liés à la conciliation travail-famille sont un sujet qui revient souvent dans l’actualité depuis une vingtaine d’années.

«Beaucoup de sensibilisation a été faite dans les organisations et de bonnes pratiques ont été mises en place, ajoute Éric Gosselin. Je pense que maintenant, les organisations comprennent mieux les effets du déséquilibre travail-famille sur le plan du stress, de la démotivation des travailleurs, de la capacité de rétention. Il y a encore de la place pour l’amélioration, mais c’est déjà mieux qu’il y a quelques années.»

Des conséquences concrètes
L’étude mentionne les effets sur les travailleurs en tant que parents. Ceux qui vivent une mauvaise conciliation travail-famille seront plus enclins que les autres à crier, à élever la voix ou à se mettre en colère au moins une fois par jour contre leurs enfants de 0 à 5 ans. De plus, ils prendront moins le temps de jouer quotidiennement avec leurs enfants d’âge préscolaire. Les répercussions se font aussi sentir au travail, et les employeurs qui n’offrent pas de bonnes mesures de conciliation en subissent les effets négatifs.

«En milieu organisationnel, la difficulté à trouver un équilibre génère du stress, et les problèmes liés au stress vont apparaître, dit Éric Gosselin. On aura des problèmes d’absentéisme, une baisse de la motivation au travail, une baisse de l’engagement organisationnel et une intention de quitter l’organisation. Quand ils ne sont plus capables d’endurer la situation, les employés vont tenter de se soustraire à celle-ci en changeant de milieu de travail pour trouver un employeur qui leur propose des solutions facilitant leur équilibre.»

Les études montrent qu’un nombre élevé de mesures de conciliation offertes à un travailleur est associé à une attitude plus positive au travail et à une proportion plus faible de salariés vivant de la détresse psychologique.

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