Travailler à la retraite ou pas?
Je donnais récemment une formation en vente dans une entreprise bien connue au Québec quand, à la pause, un vendeur dans la soixantaine, visiblement mal à l’aise, est venu me voir.
Je vous résume ses propos?: «Ils veulent tous que je parte. Ils me disent que je suis chanceux d’être à quelques mois de la retraite et qu’ils m’envient. Pourtant, je n’ai pas envie de quitter. Mais quand je leur dis ça, ils me font sentir que je suis bizarre. C’est comme s’il n’était pas sain d’aimer son travail…»
Que répondre à ça? Je lui ai demandé s’il s’était confié à sa patronne et s’il lui avait dit qu’il avait envie de rester. Quand il m’a répondu par la négative, je lui ai demandé d’aller le faire, immédiatement, quitte à manquer une partie de la formation. Trente minutes plus tard, il était de retour, le sourire aux lèvres. Sa patronne était également ravie de ne pas perdre un vendeur d’expérience.
Pressions sociales
Ne succombez pas aux pressions sociales. Ce serait vous punir vous-même de partir à la retraite si vous aimez votre travail et qu’il compte pour vous. Surtout si vous redoutez l’oisiveté parce qu’elle vous fait penser à la mort.
Passez donc voir votre patron. Faites-lui part de votre vision des choses. Expliquez-lui que vous n’avez pas envie de quitter votre poste aussi tôt dans votre vie, puis demandez-lui ce qu’il en pense. Il est fort possible qu’il se déclare soulagé et content de connaître vos intentions.
Cela ne veut pas dire que vous deviez continuer à travailler à temps plein. Votre santé (ou la santé de votre conjoint) ne vous le permet peut-être pas. Vous pouvez alors proposer une diminution progressive de vos semaines de travail (quatre jours par semaine cette année, trois jours semaine l’an prochain et ainsi de suite). Osez demander ce qui vous siéra. Dans un monde où les employés sont de plus en plus rares, votre pouvoir de négociation est plus grand que vous ne le pensez.
Vous n’avez pas à jouer les victimes. Vous n’avez pas à vous plier aux attentes de votre environnement. Cela vous donnerait l’impression de perdre le contrôle sur votre vie, ce qui risquerait d’accélérer votre vieillissement. Restez aux commandes de votre existence et, si cet employeur est néanmoins pressé de vous voir partir, dites-vous qu’il y en a plein d’autres qui vous attendent.
Vous n’avez pas à choisir la voie de stationnement. Vous avez encore votre libre-arbitre. Faites-en bon usage!
Ce n’est pas parce que les plus jeunes prendraient leur retraite s’ils étaient à votre place que vous devez nécessairement faire de même.