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Choix déconnectés du marché

Plusieurs étudiants universitaires semblent ignorer les réalités du marché du travail lorsqu’ils choisissent leur programme universitaire. C’est ce que permettent de constater les données de Statistique Canada sur les effectifs universitaires pour l’année scolaire 2006-2007, parues la semaine dernière.

Cette année-là, le nombre d’étudiants universitaires inscrits à une université canadienne s’est accru de 0,9 %, pour atteindre 1 057 300 personnes. Les inscriptions ont augmenté surtout chez les jeunes de 18 à 21 ans, une tendance qui remonte au début de la décennie. Cela prouve, comme l’avaient fait auparavant d’autres études, que les jeunes sont convaincus de la valeur du diplôme universitaire sur le marché du travail.

Détail tout à fait remarquable, les jeunes femmes représentent maintenant plus de 60 % de tous les effectifs et 54 % des nouveaux inscrits à un programme de maîtrise. Il faut donc s’attendre à ce qu’une proportion croissante de postes importants soient occupés par des femmes, ce qui changera la dynamique du travail. Le secteur de la santé en sait déjà quelque chose!

Économie du savoir
Dans une économie basée sur le savoir, l’augmentation des inscriptions universitaires est une bonne nouvelle. Ou l’est-elle vraiment? Lorsqu’on y regarde de plus près, on en est moins sûr. Les domaines d’études privilégiés par les étudiants incluent les sciences humaines (philosophie, histoire, langue et littérature) et les sciences sociales (sociologie, politique, études internationales, communication). Les débouchés de ces programmes sont peu nombreux ou saturés.

Bien des étudiants se retrouveront donc à occuper un emploi pour lequel leur diplôme n’est pas nécessaire. Pourtant, plusieurs l’ignorent ou adoptent l’attitude du «on verra bien». Ils font alors preuve d’une incapacité à bien gérer leur carrière ou d’une désinvolture dangereuse.

En revanche, les inscriptions en informatique sont en chute libre, ayant diminué de 26 % depuis le début de la décennie, alors que les besoins augmentent. Le nombre d’inscrits est également faible en sciences appliquées, où les besoins sont constants depuis des années. Les étudiants évitent aussi les domaines des sciences de la vie, des sciences physiques et des mathématiques. Ces programmes préparent à de belles carrières en recherche, mais plusieurs étudiants ne continuent pas à la maîtrise et au doctorat, ce qui serait pourtant nécessaire.

Mais, bonne nouvelle, les inscriptions sont en hausse dans les domaines de la gestion et de la santé, où la demande de main-d’ouvre est importante.

Un malin notera que les formations boudées sont souvent les plus exigeantes. Elles sont aussi les plus prometteuses, un fait que, j’en ai peur, nous n’avons pas su communiquer aux étudiants!

Info : imt.emploiquebec.net

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