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Suivre l'amour jusqu'au Québec

Une fois par mois, Métro propose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal, des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail.

Il y a quelques années déjà, Benoît Picard quittait la France pour suivre sa dulcinée, une Qué-?bécoise de Laval, sans bien savoir à quoi s’attendre puisqu’il n’était venu dans la Belle Province qu’un mois en touriste. «Ayant beaucoup voyagé avec mes parents dans ma jeunesse, l’inconnu ne me faisait pas peur.» Vingt ans et deux amoureuses plus tard, il y est toujours, et pour de bon.

Avec un diplôme de finances en poche, il s’attendait tout de même à des débuts plus faciles. «On se dit : ça parle français, c’est le pays des rêves, et tout ça… mais la réalité est autre.»
Parmi les obstacles, certains problèmes d’équivalence dans les diplômes (différents au Québec et en France) ne lui ont pas permis d’exercer sa profession comme il l’espérait au cours des premières an­nées où il a vécu ici.

La langue anglaise, qu’il faut maîtriser davantage à Montréal qu’en France dans le milieu professionnel, était une autre barrière. «Comme plusieurs Français, je n’étais pas très doué pour les langues», ironise-t-il. Il décide donc d’ouvrir un restaurant, Le Globetrotter, en 1996. L’aventure dure trois ans. Puis il bifurque vers l’immobilier avant de revenir à ses premières amours, la finance.

Ce détour professionnel lui a permis de rencontrer son amoureuse actuelle, et c’est en côtoyant la famille de celle-ci que l’intégration s’est accélérée. La clé, c’est la famille, selon lui, et de se mêler aux gens.

L’ONU de la finance
Après avoir suivi une formation complémentaire en informatique, il a travaillé pendant 10 ans dans des firmes de comptabilité avant d’atterrir chez Bell, où il est devenu vérificateur interne principal en avril 2009. Son milieu de travail est très mixte, comptant des gens de toutes origines, et, selon lui, on n’y vit aucun sentiment d’exclusion. «En­tre nous, on appelle notre département l’ONU!»

Il dit n’avoir jamais dû faire face à des problèmes de comportement à son égard. «Le fameux « maudit Français », on ne me l’a jamais dit, sauf à la blague, et je réagissais à la blague aussi. Bien sûr, il faut avoir de l’humour. C’est le secret.» Il note par ailleurs une évolution des mentalités au fil des ans. «J’ai toujours eu des supérieurs très ouverts, mais cette tendance se répand.»

Il se rend en France environ tous les deux ans pour voir ses proches, mais n’a aucune intention de retourner vivre là-bas. «J’ai autant d’attaches au Québec qu’en France maintenant.»
Et contrairement à plusieurs Québécois «pure laine», il assure qu’il aime l’hiver… pendant lequel il fait beaucoup de ski et un peu de raquette, tant sur la Rive-Sud, où il habite, qu’à Bromont, où il va régulièrement? «Il faut aimer l’hiver au Québec; sinon, c’est long!»

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