La relève, ça commence par les stages
Des employeurs hésitent avant de recruter un stagiaire, car ils redoutent les efforts qu’implique sa formation. Ils devraient se raviser?: l’accompagnement professionnel des étudiants pourrait les aider à mettre le grappin sur les meilleurs éléments.
Un entretien d’embauche dure de 15 à 20 minutes, rappelle Lynn Grassby, directrice des services corporatifs au cabinet d’avocats Stikeman Elliott. C’est peu de temps pour évaluer les compétences. «Lorsqu’un stagiaire travaille pour vous pendant quatre mois, vous avez le temps de l’évaluer.»
Les stagiaires ont beau être moins expérimentés, ils s’adaptent rapidement aux besoins de l’entreprise. «Contrairement à quelqu’un qui a déjà de vieilles habitudes, les stagiaires sont plus ouverts aux nouvelles approches», soutient Micheline Healy, coordonnatrice du Service des stages et placement au Collège O’Sullivan.
Éviter la pénurie
Dans plusieurs secteurs d’activité, les entreprises doivent composer avec une pénurie de main-d’Å“uvre. Pour celles qui cherchent du sang neuf, l’embauche de stagiaires est souvent fort appréciée. «La demande pour les secrétaires médicales est tellement forte que, pour nous, le stage devient presque l’unique mode d’embauche», affirme Katy Lalancette, agente de gestion du personnel au CHUM.
Même son de cloche en génie, où les offres de stages excèdent le nombre d’étudiants. À l’ETS, il y a 3 000 offres pour 2 000 étudiants. «Certains employeurs prennent trop de temps pour regarder les CV, fait valoir Pierre Rivet, directeur du Service de l’enseignement corporatif. Lorsqu’ils contactent les trois meilleurs candidats, ceux-ci ont déjà été embauchés ailleurs.»