Soutenez

Les syndicats sont-ils toujours utiles?

Avec la disparition progressive des emplois dits typiques (à temps plein, statut de salarié), la pertinence des syndicats est parfois remise en cause.

Les travailleurs à temps partiel ou à contrat peuvent-ils vraiment profiter des avantages du syndicalisme? Et les syndicats peuvent-ils réellement tirer leur épingle du jeu en temps de crise économique? Au Québec, il semble que oui.

En Europe, aux États-Unis et même ailleurs dans le reste du Canada, le taux de syndicalisation diminue depuis quelques années. Au Québec, la situation demeure stable à près de 40?% de présence syndicale. Aux yeux de plusieurs experts, cette réalité s’explique facilement.

«Sur le plan salarial, l’avantage d’être syndiqué est indéniable, indique Thomas Collombat, chercheur associé au Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation de l’UQAM. Les avantages sociaux sont aussi systématiquement plus intéressants pour les travailleurs syndiqués. On remarque enfin que, sur le plan de l’équité salariale, la différence de salaire entre les hommes et les femmes est moins importante dans un milieu syndiqué.»

En temps de crise
Rares sont les employeurs qui n’ont pas été affectés par la crise économique qui sévit depuis plusieurs mois au pays. Dans ce contexte, les syndicats ont dû revoir leurs positions afin de se conformer à une réalité plus sombre.

«Les syndicats aujour­d’hui sont plutôt sur la défensive, explique Jacques Rouillard, professeur au Département d’histoire de l’Université de Montréal et auteur du livre Le syndicalisme québécois, deux siècles d’histoire. On remar­que depuis les an­nées 1970 que le nombre de jours de travail perdus en raison de grève a diminué de façon importante et que les salaires négociés n’ont pas permis aux travailleurs d’augmenter leur pouvoir d’achat.»

La présence de syndicats demeure toutefois essentielle au bon déroulement des négociations entre les employeurs et les employés selon Claudette Carbon­neau, présidente de la Confédération des syndicats nationaux. «On ne considère pas que les syndicats ont un si grand pouvoir, affirme-t-elle. Mais ils obligent les employeurs à négocier de bonne foi et à éviter les décisions arbitraires.»

Mme Carbonneau rappelle également que les syndicats ont été la source de grandes batailles qui ont profité à la société québécoise dans son ensemble. «Les garderies à 7 $ sont le résultat d’une grande bataille des syndicats», a-t-elle précisé.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.