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Être une femme et entreprendre

Être une femme et avoir une carrière, c’est possible. Entreprendre aussi. La preuve : la proportion de femmes entrepreneures a connu une croissance de 102?% au Québec de 1986 à 2005, selon le Centre d’entrepreneuriat du Québec (CEFQ). En 2005, près de 169 400 entreprises étaient dirigées par des femmes.

Et pour faire face aux défis que représente une entreprise au quotidien, des organismes sont là pour orienter celles qui veulent faire la différence. «Les femmes possèdent toutes les qualités pour entreprendre, mais elles manquent bien souvent de con­fiance en elles», estime Lyse Mailhot, directrice de la formation du CEFQ.

Selon elle, les femmes auraient même «une plus grande capacité de réussir» que les hommes, notamment «grâce à leur dynamisme, à leurs idées, à leur gestion du personnel et à leur côté maternel». Elles manquent cependant de confiance et prennent généralement plus de temps pour accoucher d’un projet.

«Leur force, c’est leur façon de gérer leur entreprise : les femmes ne calculent jamais leurs heures et savent, par nature, concilier la vie de travail de leurs employés avec leur vie de famille, ce qui leur vaut souvent le respect, sans pour autant fonctionner de manière hiérarchique.» Mais si les mentalités sont de plus en plus ouvertes à l’idée de voir une femme aux commandes, une fem­me entrepreneure doit toujours faire face à de nombreux défis.

Former les femmes
«Il est plus difficile d’entreprendre pour une femme, car il faut qu’elle s’ouvre aux risques, qu’elle se donne le droit de demander des subventions sans avoir l’impression de demander la charité et qu’elle observe correctement le secteur.»

Sans compter que, bien souvent, des institutions en­co­re trop paternalistes de­mandent toujours la signature du conjoint avant d’accorder un prêt ou une subvention à ne femme. Autre défi : couper le cordon et voler de ses propres ailes. Car, selon Lyse Mailhot, «les femmes ne se sentent jamais assez éduquées».

Près de 75 % des femmes qui franchissent la porte du CEFQ en déclarant vouloir entreprendre détiennent au moins au diplôme universitaire, voire une maîtrise ou un doctorat. «Les femmes ont parfois trop de choix et ne savent plus où se brancher», déclare Mme Mailhot.

Elles se placent aussi ma­joritairement dans le secteur des services, comme l’esthétique, la massothérapie… Des domaines «de luxe», qui sont aussi plus fragiles, car ils dépendent fortement du pouvoir d’achat de la clientèle.

Des femmes de 35 à 55 ans
Près de 4 000 femmes ont fait appel aux services de formation et de conseil du CEFQ, depuis sa création en 1998. «Notre clientèle est composée principalement de femmes de 35 à 55 ans. Il y a aussi des jeunes d’une vingtaine d’années qui ont décidé qu’elles s’établiraient à leur compte, car elles ne veulent travailler pour personne d’autre. Ce sont elles qui changent la donne», estime Lyse Mailhot.

Souvent, les entrepreneures s’aperçoivent qu’elles manquent d’outils. D’autres veulent seulement refaire un plan d’action ou lancer un nouveau produit.

Comme d’autres centres qui Å“uvrent dans le domaine de la formation des femmes, le CEFQ les informe sur les subventions existantes et leur propose toutes sortes de formules d’accompagnement en fonction de leurs objectifs?: bases légales et juridiques, marketing, budget, communication, initiation aux nouvelles technologies, etc. «Quand on part, on part petit et on se sent vite isolé. Le coaching ou le mentorat permettent de poursuivre et de ne pas se décourager», affirme Lyse Mailhot.

Action travail des femmes: De l’aide pour la recherche d’emploi

Depuis près de 30 ans, l’organisme Action travail des femmes aide les femmes à accéder au marché de l’emploi en luttant contre la discrimination.

L’organisme propose une multitude de services : accompagnement pour la recherche d’emploi et pour la reconnaissance des di­plô­mes étrangers, organisation de stages en lien avec des domaines de compétences, formations pour lutter contre la discrimination…

«On donne des outils à tous les types de femmes pour qu’elles définissent mieux leur recher­che d’emploi, en mettant à leur disposition notre propre bottin des entreprises offrant des jobs bien payées dans de bonnes conditions de travail. Car aujourd’hui, on ne vit pas au salaire minimum», assure Darline Raymond.

Action travail des femmes propose aussi son aide à celles qui veulent faire leur place dans des domaines encore majoritairement masculins. «La discrimination à l’embauche s’affine, mais elle est loin d’avoir disparu, note Mme Raymond. Pour la plupart des femmes, c’est difficile à vivre, parce qu’elles voient qu’elles ont les aptitudes pour réussir aussi bien qu’un homme, mais que le milieu n’est pas prêt à le reconnaître.»    

 Voici les difficultés que rencontrent les femmes:

  • L’âge : certaines femmes de 40 à 50 ans éprouvent beaucoup de difficultés à réintégrer le marché du travail en raison de leur âge.
  • L’absence : si une femme s’est absentée du marché du travail durant plusieurs années pour élever ses enfants, cette absence constitue souvent un obstacle à son embauche.
  • La reconnaissance des diplômes étrangers est aussi un problème, y compris dans les professions dites «réservées».

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