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Archéologues en herbe à Saint-Jean-sur-Richelieu

Catherine Girouard - Métro

Six étudiants en archéologie de l’Université Laval effectuent des recherches au chantier-école du Collège militaire royal de Saint-Jean à Saint-Jean-sur-Richelieu jusqu’au 14 août. L’archéologue et chargée de projet Geneviève Treyvaud parle à Métro de ces fouilles et de son métier.

Que font les étudiants sur le chantier-école du Collège militaire royal de Saint-Jean?
Le chantier-école a débuté l’an dernier et est un projet qui s’étalera sur cinq ans. C’est un projet de recher­che durant lequel six étudiants au baccalauréat de l’Université Laval de deuxième et troisième année effectuent un stage de cinq semaines. Ils y apprennent entre autres à manier la truelle, à faire de la fouille, à remplir un journal de bord et à faire de l’arpentage.

Quel est votre objectif?

Nous avons trois objectifs. Tout d’abord, situer le fort qui a été cons­truit sur les lieux en 1666. Avant le début des fouilles, nous n’avions aucune idée de l’endroit où il avait été construit. Deuxièmement, comprendre la fortification du fort de 1748, qui est le second fort français du site, et, enfin, faire une recherche sur le chantier naval qu’il y avait ici à l’époque de Montcalm.

Qu’avez-vous trouvé jusqu’à présent?

Nous avons trouvé des pieux de fortification du fort de 1666, qui a été construit pour protéger Montréal des attaques des Iroquois. Nous avons aussi trouvé le côté ouest du fort de 1748, ainsi que les vestiges d’une écurie pour les chevaux des officiers qui date des années 1850. De plus, nous avons trouvé plusieurs artéfacts, comme de petits boulets de canon, énormément de bouteilles, des céramiques et de la faïence française, ainsi qu’un pot de marmelade à l’orange, qui était un produit de luxe à l’époque.

À quoi ressemble la journée type d’un archéologue?
Au Québec, les arché­o­logues travaillent très fort l’été sur les sites, car ils doivent composer avec les aléas des saisons. Présentement, sur le site du Collège militaire royal de Saint-Jean, nous commençons à travailler sur le terrain vers 8 h. On fouille les sols, on les évalue et on arpente. On dessine ce que l’on voit en plan et en stratigraphie, on prend beaucoup de photos et on écrit un journal de bord. Dans le journal, on peut lire ce qu’on a pensé du site, ce qu’on y a trouvé, nos interprétations de la fouille… On ferme ensuite le site aux alentours de 16 h et on commence le travail en laboratoire, où on nettoie et numérote les artéfacts qu’on a trouvés et où on effectue de petites recher­ches sur nos trouvailles. Une fois l’hiver venu, les arché­o­lo­gues font énormément d’analyse en laboratoire.

Le marché du travail est-il bon pour les archéologues au Québec?
Les étudiants qui finissent avec un bac (qui sont donc des techniciens en archéologie) se trouvent surtout des emplois saisonniers. Par ailleurs, en recherche ainsi que dans le domaine muséal et en archéologie publique, il y a de plus en plus d’emplois. Pour devenir chargé de projet pour des fouilles archéologiques, il faut avoir au minimum une maîtrise.

Les visiteurs peuvent découvrir les différentes étapes du chantier jusqu’au 14 août au Collège militaire royal de Saint-Jean à Saint-Jean-sur-Richelieu.

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