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Faciliter l’intégration sur le marché de l’emploi

Jusqu’à vendredi, c’est la semaine des entreprises d’insertion sociale. Pour en connaître davantage sur le sujet, Métro s’est entretenu avec Richard Gravel, directeur général du Collectif des entreprises d’insertion du Québec (CEIQ).

Qu’est-ce qu’une entreprise d’insertion sociale?
C’est un organisme communautaire qui s’adresse à des personnes qui ont de la difficulté à intégrer le marché du travail ou à conserver un emploi. Ces personnes seront véritablement embauchées par les entreprises d’insertion pour un contrat d’une durée de six à huit mois. Pendant cette période, elles seront rémunérées et elles appren­dront un métier. Elles bénéficieront aussi d’un suivi psy­cho­social qui leur permettra de modifier des comportements qui constituent des obstacles à l’emploi. À la fin de leur contrat, elles pourront ainsi intégrer plus facilement le marché du travail.

En quoi consiste ce suivi psychosocial?
Une entreprise d’insertion est un laboratoire. En confrontant un individu aux réalités du marché du travail, on peut observer pourquoi il ne parvient pas à décrocher ou à garder un emploi. C’est ce qui nous permet d’élaborer une intervention individualisée en fonction des besoins et des aspirations de chaque individu. On peut, par exemple, l’amener à comprendre qu’un retour aux études est nécessaire.

Pour quelles raisons les participants n’arrivent-ils pas à intégrer le marché du travail?
Ils sont aux prises avec des difficultés de tout ordre. Il peut s’agir, par exemple, d’un immigrant qui ne connaît pas les règles du travail au Québec. En général, ce sont également des gens peu scolarisés, puisque 78 % des participants n’ont pas complété leur secondaire.

En général, le but d’une entreprise est le profit. Comment expliquez-vous que certaines entreprises se dévouent à une cause plus sociale?
Les entreprises d’insertion sont des organismes à but non lucratif. Le volet commercial est un prétexte pour l’intervention. L’objectif de l’entreprise d’insertion n’est pas de faire de l’argent, mais plutôt de former des gens afin de leur permettre, éventuellement, d’intégrer le marché du travail. Quand un profit est dégagé, il doit être réinvesti au service de la mission.

Selon vous, est-ce que les entreprises privées ont, elles aussi, une responsabilité envers les personnes qui ont du mal à intégrer le marché du travail?
Les entreprises privées évoluent dans un système de concurrence. Elles n’ont donc pas la capacité d’engager ces gens. Je pense que c’est utopique de penser que les entreprises privées puissent accepter des personnes qui ne sont pas capables de répondre aux standards actuelsdu marché du travail. De là l’importance des entreprises d’insertion.

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