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À l'écoute des femmes entrepreneures

Le 5 octobre dernier, dix organismes régionaux de soutien à l’entreprenariat féminin (ORSEF) et Investissement Femmes Montréal se sont unis pour former Femmessor-Montréal. Cet organisme s’est donné pour mission d’offir aux femmes de l’agglomération des services de promotion, de défense des droits, d’accompagnement, de financement et de mentorat. Métro s’est entretenu avec sa directrice générale, Élise Tessier, pour faire le point sur la situation de l’entreprenariat féminin.

Que vous apporte l’union de ces 11 organismes?
Nous unir sous une même bannière nous permet de montrer que nous offrons les mêmes services d’une région à l’autre et nous donne une plus grande force de négociation face à nos vis-à-vis, pour obtenir du crédit notamment.

Quelle est la proportion de femmes chez les entrepre-neurs de l’agglomération?
Nous sommes mal outillés à ce sujet et ne disposons pas de chiffres précis, et c’est la raison pour laquelle nous militons pour la mise en place d’un Observatoire sur l’entreprenariat féminin. Nous disposons uniquement des données du recensement de 2005. Elles indiquent qu’entre 1986 et 2005, l’entrepre-nariat féminin a augmenté de 102 % comparativement à 26 % pour les hommes.

Qui sont-elles et quel type d’entreprises démarrent-elles?
Elles sont souvent travailleuses autonomes ou à la tête de très petites entreprises, avec quatre
ou cinq salariés. Elles ont 44 ans en moyenne lorsqu’elles se lancent en affaire, mais l’on voit aussi de plus en plus de jeunes femmes.

Quelles difficultés rencontrent-elles en tant que chef d’entreprise?
La grande difficulté est l’accessibilité au crédit. Les femmes n’ont le droit de contracter une hypothèque que depuis 1970! Elles ont pris l’habitude de fonctionner sur leurs avoirs et craignent l’endettement. Elles lancent majoritairement des entreprises de service ou de commerce, où il y a un fort roulement, ce qui complique là aussi l’accession au crédit. Les femmes veulent aussi conjuguer leur vie familiale et professionnelle, ce qui rend plus difficile les actions de réseautage (elles préfèrent rentrer chez elles que de participer à des 5 à 7 par exemple).

Quels combats reste-t-il à mener pour favoriser l’entreprenariat féminin?
Il faut reconnaître la différence qui existe entre les hommes et les femmes au niveau du financement ou du réseautage. Il faut mettre en place des services d’appui spécialisés le temps que les choses changent.

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