Une carrière d'opticien dans l'oil
Selon un reportage du Journal de Montréal, la Chambre du Québec a condamné à une amende sévère des vendeurs de montures qui se seraint improvisés opticiens d’ordonnances à l’insu de leur clientèle. Ces vendeurs travaillaient pour deux chaînes bien connues, soit Greiche & Scaff et Optique Laurier, mais il est possible que d’autres chaînes permettent à des vendeurs d’assumer des tâches qui devraient être réservées à un opticien, alors qu’ils n’en ont pas les qualifications et ne font donc pas partie de l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec, comme le prescrit la loi.
Il existe deux professions de la santé visuelle au Québec et il ne faut pas les confondre. D’abord, les optométristes, qui ont pour rôle de diagnostiquer les troubles de la vision (myopie, presbytie, etc.) et de dépister certaines maladies qui affectent les yeux. Ce sont eux qui effectuent les examens de la vue et émettent la prescription pour vos lunettes ou vos verres de contact. Les optométristes possèdent un doctorat de premier cycle universitaire, tout comme les médecins et les dentistes.
Quant aux opticiens, ils ont pour rôle de s’assurer que vos verres correspondent bien à la prescription et qu’ils sont correctement ajustés à votre visage. Par exemple, pour une lunette, il faut s’assurer que le focus des verres, qui dirige la lumière vers les pupilles, soit à la même hauteur que ces dernières. Mal ajustée, la lunette ne corrigera pas bien la vision et il en résultera des dommages supplémentaires aux yeux.
Pour assumer leurs tâches correctement, les opticiens d’ordonnance doivent avoir complété une formation collégiale, les techniques d’orthèses visuelles, offertes par les cégeps Édouard Montpetit et François-Xavier Garneau. Ils deviendront ensuite membres de l’Ordre, ce qui les soumet, comme tout autre professionnel, à un code de déontologie rigoureux et les oblige à assumer la responsabilité de leurs actes.
Selon l’Ordre, on manque d’opticiens et les perspectives d’emploi sont excellentes. De plus, le vieillissement de la population entraîne inévitablement une augmentation des besoins en matière de soins des yeux. Les statistiques semblent appuyer cette tendance. Selon Emploi-Avenir Québec, on aura besoin de 150 nouveaux opticiens chaque année jusqu’en 2012, alors qu’en 2008, les deux collèges n’en avaient diplômé que 71. Il y a donc pénurie. D’ailleurs, le taux de placement des techniques d’orthèses visuelles est parmi les meilleurs au collégial. Le chômage est quasi-inexistant dans la profession.
Le profil des opticiens d’ordonnance est très diversifié. La formation porte en grande partie sur la physique et la biologie, et il faut donc avoir un goût pour l’étude des sciences pour la compléter. Le travail de l’opticien lui demande de travailler auprès du public et de s’intéresser aux tendances de la mode, puisqu’il aide fréquemment au choix des montures. Si ce profil vous correspond, voilà une carrière à garder à l’oil!