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Le Québec à travers ses métiers

En réalisant ses trois précédents ouvrages, l’auteure Hélène-Andrée Bizier a eu l’occasion de voir, sur photos, les gens à l’Å“uvre depuis un siècle et demi au Québec. C’est ainsi qu’elle s’est aperçue qu’elle disposait d’un matériel intéressant pour faire revivre les métiers d’autrefois. Métro  s’est entretenu avec elle à propos de son dernier ouvrage, À chacun son métier, qui regroupe près de 200 métiers.

Pourquoi avoir décidé de réaliser ce livre?
J’avais la volonté de faire revivre des métiers disparus ou transformés. C’était aussi l’occasion
d’illustrer les activités liées à certains métiers. Cet ouvrage peut être utile aux étudiants en muséologie, ou en histoire par exemple. Et il peut également être un moyen pratique de retracer les tenues vestimentaires, les décorations et le mode de vie des gens.

Retrouve-t-on dans votre livre seulement des métiers disparus?
Non. Plusieurs n’ont pas disparu, mais ils ont évolué. Prenons l’exemple du barbier : il y a de moins en moins de salons de barbier, parce qu’aujourd’hui les hommes vont plutôt dans des salons de coiffure unisexes. Être forgeron est devenu un métier plus artisanal qu’il ne l’était à l’époque où ceux qui le pratiquaient étaient au cÅ“ur du village et répa­raient les voitures, ferraient les chevaux… Beaucoup de métiers se sont sophistiqués, et la façon de les pratiquer a changé.

Pourquoi certains métiers ont-ils disparu?
La modernisation des systèmes de communication ou de production a rendu certains métiers désuets. Par exemple, le métier de chiffonnière a complète­ment disparu, notamment parce qu’on ne fabrique plus le papier selon les anciens procédés, mais le travail du papier chiffon, quant à lui, existe encore. Il existe aujourd’hui très peu, voire même plus du tout de gardiens de phare. Ce n’est plus un métier essentiel à la navigation. Quant au métier de typographe, il n’existe plus non plus, car la presse a elle aussi évolué.

Est-ce que votre livre est un moyen de montrer ce qu’était le Québec d’antan?
C’est effectivement l’occasion de montrer comment était le Québec d’autrefois, mais d’une façon esthétique et éducative. Les gens aiment regarder ces photos parce qu’ils y ap­prennent quelque chose. C’est un passé qui n’est pas si lointain, que certains d’entre nous connaissent. Cependant, il manquait des images pour le remettre dans son contexte et le comprendre.

Les métiers sont-ils représentés dans leur contexte précis?
Dans la majorité des cas, oui, mais il y en a aussi qui sont détournés de leur contexte parce que le métier de photographe s’est lui aussi transformé. Il y a la photo de cette femme qui tisse sur la galerie de sa maison. Elle est dehors. C’est inimaginable! Mais elle a été prise sur un balcon, car à l’époque, l’éclairage des maisons ne permettait pas au photo­graphe de faire des clichés. Il devait donc créer une sorte d’artifice en transportant ses sujets à l’extérieur.

Quels sont les métiers typiquement québécois?
Les métiers sont universels, mais il y en a qui sont vraiment originaires de la province. Le fabricant de canots d’écorce, celui qui faisait des mocassins, le tailleur de glace qui permettait de remplacer les pains de glace des glacières sont les plus typiques.

À chacun son métier
Hélène-Andrée Bizier,
Fides,
39,95 $

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