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Les compétences, plus importantes que la formation

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Pas moins de 8 emplois sur 10, parmi les quelque 90  000 postes créés en 2017, exigeaient un diplôme d’études postsecondaires, d’après Emploi Québec. Photo: Métro

Pas moins de 8 emplois sur 10, parmi les quelque 90 000 postes créés en 2017, exigeaient un diplôme d’études postsecondaires, d’après Emploi Québec.

Les centres professionnels, les cégeps et les universités arrivent-ils à répondre à la demande de main-d’œuvre? On a posé la question à Sylvie Gaumond, conseillère d’orientation et directrice générale du comité sectoriel de la main-d’œuvre en aménagement forestier.

 Produit-on assez de diplômés postsecondaires au Québec?

C’est sûr que la population active est en décroissance. Alors, des jeunes, il y en a moins. Cette situation se fait sentir dans tous les secteurs. Cependant, j’entends de la part des entreprises qu’on a des besoins surtout pour des diplômés professionnels et techniques.

J’observe également que les jeunes sont tentés d’aller chercher un diplôme universitaire parce qu’ils pensent que ça va leur donner un meilleur emploi, mais ce n’est pas toujours le cas. C’est un fragile équilibre. Je vois surtout que les employeurs veulent de la main-d’œuvre, mais il faut que la qualité de la formation soit au rendez-vous.

Est-il essentiel d’avoir un diplôme d’études postsecondaires pour se trouver un emploi au Québec aujourd’hui?

Ça dépend de l’objectif. Avec la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, c’est facile d’obtenir un emploi avant d’avoir terminé ses études. Il est même, dans certains cas, plus difficile de se trouver un emploi avec un diplôme universitaire, par exemple, qu’avec un diplôme d’études professionnelles (DEP). Un DEP répond parfois mieux aux besoins du marché du travail.

Que veut-on dire par «main-d’œuvre qualifiée»?

Quand on parle de main-d’œuvre qualifiée, ce qu’on dit, c’est qu’on a besoin de personnes compétentes. Des compétences, ça s’acquiert n’importe où, peu importe le niveau d’études. 

Cela dit, un diplôme, ça ouvre une porte sur le marché du travail. Que ce soit un DEP ou un baccalauréat, ça nous permet d’accéder à un monde où on peut apprendre et évoluer. 

Maintenant, il sera important d’aider les entreprises pour que la main-d’œuvre puisse «apprendre à apprendre», que les travailleurs soient en mesure de s’adapter à ce monde qui évolue.

Que diriez-vous à un jeune qui s’inquiète de ses chances sur le marché du travail?

Les travailleurs savent que le rapport de force est désormais en leur faveur. Quand on fait un entretien d’embauche, on comprend que l’entreprise aussi passe une entrevue.

Il ne faut pas s’inquiéter. L’avenir est intéressant pour les jeunes, étant donné qu’on a besoin d’eux et qu’on prend davantage soin d’eux. Les entreprises mettent en place une panoplie de bonnes conditions de travail; elles font des pieds et des mains pour attirer les jeunes.

Je pense que l’important, c’est de miser sur l’acquisition de compétences qui seront utiles dans l’avenir. Ça veut dire, entre autres, apprendre continuellement au cours de sa vie, s’adapter et développer un bon sens critique.

 

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