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La réussite, une question d’attitude

Photo: Denis Beaumont/Métro

Une fois par mois, Métro pro­pose, en collaboration avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), des portraits inspirants de Montréalais issus de l’immigration qui témoignent de leurs parcours.

Apparem­ment, rien ne saurait venir à bout de l’opti­misme et du sourire de Yelsin Felipe Hurtado. Pas même les nom­breux défis qui se posent aux nouveaux arrivants et qui ne l’ont pas épargné. Le Colombien d’origine raconte son parcours.

Yelsin Felipe Hurtado a grandi à Cali dans une famille où les études sont particulièrement valorisées. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur industriel, il a poursuivi sa formation à la maîtrise en marketing. En plus d’avoir une scolarité des plus enviables, il enseignait à l’université et dirigeait une agence de voyages spécialisée en tourisme académique qu’il avait lui-même démarrée.

Si tous les horizons semblaient ouverts pour lui en Colom­bie, il a plutôt choisi de se tourner vers l’immigration. «Le Canada était le seul pays qui m’intéressait, affirme-t-il. J’avais 17 ans quand j’ai commencé à penser venir y vivre. Je voulais changer de style de vie, vivre une nouvelle expérience. On m’avait dit que c’était un pays très intéressant, mieux que les États-Unis en termes de qualité de vie. C’est merveilleux ici. On a tout.»

C’est en août 2011, à l’âge de 25 ans, qu’il s’est établi à Mont­réal. Une quinzaine de jours après son arrivée, il commence à travailler comme ouvrier. «C’était très difficile pour moi. Je n’avais pas l’habitude de faire ce genre de travail, confie-t-il. Mais je savais qu’une fois que j’aurais amélioré mon français, les choses seraient différentes.»

Cinq mois plus tard, il entreprend une formation au SAJE qui lui permet d’élaborer un plan d’affaires pour une nouvelle entreprise. Faute de financement, il ne pourra procéder à son démarrage. Mais il conserve précieusement son plan d’affaires.

«Ça m’a permis d’apprendre à connaître le marché québécois. C’est toujours mon rêve de devenir entrepreneur.»

Il entame alors une formation au CIMME pour obtenir la reconnaissance de ses acquis et obtient un emploi de dessinateur industriel à Unisson Structure, à Saint-Roch-de-l’Achigan. Malgré la distance, il ne se laisse pas décourager. «Il faut voir le bon côté des choses et bien profiter de son temps. C’est une question d’attitude. Comme j’habite à Rivière-des-Prairies et que je passe beaucoup de temps dans l’autobus, j’en profite pour étudier des langues», dit-il en désignant un livre de portugais, son nouveau défi après le français et l’anglais.

En janvier dernier, il a choisi de quitter son emploi pour finir sa formation le plus rapidement possible. La fin de semaine, il travaille comme dessinateur technique sur des projets que lui soumet Oculo Plastik, une entreprise de design et de fabrication d’instruments et d’accessoires d’ophtalmologie, d’esthétique et de chirurgie plastique. En avril dernier, après l’obtention de son diplôme, il se voit confier plus de responsabilités par le patron de l’entreprise décide.

«Nous avons constaté qu’il avait beaucoup de talent et de potentiel, alors nous avons décidé de l’impliquer dans le développement, le design et la mise en place de procédés», explique le président d’Oculo Plastik, Jean François Durette.

Yelsin Felipe Hurtado se réjouit de sa situation. En effet, il adore son travail, qu’il accomplit avec passion et minutie. Avant d’entreprendre une maîtrise en affaires aux HEC, il compte toutefois s’accorder un peu de répit cet été.

L’émission de Radio-Canada International Tam-Tam Canada a produit une version radio de ce reportage réalisé par la journaliste Paloma Martinez-Mendez à voir ici.

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