Arpenteur-géomètre: experts des mesures
Pourquoi avez-vous choisi la profession d’arpenteur-géomètre?
Au départ, j’avais un intérêt pour les mathématiques, surtout pour la géométrie, ainsi que pour le droit. J’ai donc été attirée par la dimension scientifique et juridique de la profession. Ce qui a achevé de me convaincre, c’est le côté technique du métier, qui nous amène à travailler avec des instruments de précision en plein air.
Quelles sont vos tâches?
L’arpenteur-géomètre, c’est l’expert de la mesure. Son travail consiste à travailler avec des instruments de précision et divers documents. C’est également lui qui a l’exclusivité des actes d’arpentage. Il est donc le seul professionnel à pouvoir procéder à la détermination des limites de propriété. De plus, il planifie et dirige les opérations de levé, qui visent à récolter les données sur le terrain. Il doit aussi produire un plan sur lequel on retrouve le numéro du lot, la superficie, les mesures et les limites de la propriété, etc.
Quelles qualités un arpenteur-géomètre doit-il posséder?
L’arpentage est un travail de minutie et de précision. L’arpenteur doit donc avoir le souci du détail. Il doit aussi faire preuve de leadership, parce que c’est lui qui dirige les levés. Par ailleurs, il est primordial qu’il ait une méthode de travail efficace et un bon sens de l’organisation. La rigueur scientifique et la capacité d’analyse et de synthèse sont également des qualités essentielles. Enfin, l’arpenteur-géomètre doit aimer la technique autant que la théorie.
Quels aspects du travail préférez-vous?
Un des aspects que je préfère, c’est le travail d’équipe. La production des plans nécessite une cueillette de données qui n’est pas faite uniquement par l’arpenteur-géomètre, mais par une équipe qu’il chapeaute. L’autre aspect qui me plaît, c’est la possibilité de travailler au bureau et à l’extérieur.
Quels sont les points négatifs ou difficultés liés à votre travail?
Il faut être endurant pour travailler sur le terrain, parce que les conditions sont parfois difficiles. La pluie, la neige, le froid, la chaleur – rien de tout ça ne nous empêche de travailler.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui songe à devenir arpenteur-géomètre?
Le programme qui donne accès à cette profession est offert uniquement à l’Université Laval. Personnellement, ça m’a fait hésiter, parce que je suis originaire de Montréal. J’ai quand même décidé de tenter l’expérience et je ne le regrette pas. La profession est passionnante. Plus je l’exerce, plus je l’aime! La morale de l’histoire, c’est qu’il faut foncer!
Comme il s’agit d’une profession traditionnellement masculine, qu’aimeriez-vous dire aux femmes qui s’intéressent à ce métier?
C’est un métier parfait pour elles, car il demande de la précision et de la minutie. Par ailleurs, l’arpentage est tout à fait indiqué pour celles qui s’intéressent à la science et aux maths.
Une seule formation au Québec
Au Québec, le seul programme qui forme des arpenteurs-géomètres et qui donne accès à l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec est le baccalauréat en sciences géomatiques. D’une durée de quatre ans, cette formation est uniquement offerte à l’Université Laval, à Québec. Les candidats qui désirent s’y inscrire doivent être titulaires d’un diplôme d’études collégiales (DEC) en sciences, lettres et arts, d’un DEC en sciences de la nature ou d’un DEC en sciences informatiques et mathématiques. Ceux qui ont obtenu un autre DEC peuvent également être admis, à la condition d’avoir réussi certains cours de mathématiques et de physique.
Au niveau collégial, il existe également des formations passerelles vers le baccalauréat en sciences géomatiques. Un programme passerelle permet à ceux qui ont obtenu un DEC dans une discipline particulière de se faire reconnaître quelques crédits dans le cadre d’un baccalauréat poursuivi dans un domaine connexe. La liste des programmes passerelles en sciences géomatiques se trouve sur le site de l’Université Laval.
Une fois leur formation universitaire réussie, les aspirants arpenteurs-géomètres doivent se soumettre à un examen professionnel. Ce test comporte un volet oral et un volet écrit, et la note de passage est fixée à 60 % pour chacun des volets. Les candidats doivent ensuite compléter avec succès un stage d’une durée d’un an. Ce n’est qu’à la fin de ce stage que les diplômés en sciences géomatiques peuvent devenir membres de l’Ordre des arpenteurs-géomètres du Québec et qu’ils obtiennent leur permis d’exercice.
- CV
Stéphanie Caroline Belleville
Formation : Baccalauréat en sciences géomatiques, Université Laval, de 2005 à 2009
Employeur au moment de l’entrevue : Denis Éthier, arpenteur-géomètre
Dans la profession depuis : 2010
- Salaire
Combien gagne un arpenteur-géomètre?
Au Québec, en raison du boom immobilier, de la réforme cadastrale du territoire et des nombreux départs à la retraite, on observe actuellement une pénurie d’arpenteurs-géomètres. Résultat : le taux de placement des diplômés est de 100 % et il n’est pas rare que des étudiants décrochent un emploi avant même la fin de leur formation.
92 600 $. C’était, en 2008, le salaire annuel moyen des arpenteurs-géomètres, selon un sondage effectué par la firme SOM Québec.
Variables. Bien entendu, la rémunération varie selon l’expérience, le niveau de responsabilité, l’employeur, etc. Par exemple, en 2009, les arpenteurs-géomètres du secteur privé en début de carrière gagnaient en moyenne 867 $ par semaine. Dans la fonction publique québécoise, les débutants avaient un salaire hebdomadaire moyen de 731,15 $, mais ils bénéficiaient en général de meilleurs avantages sociaux.