Chaudronnier: un emploi aux conditions… extrêmes
Vous êtes habiles de vos mains et aimeriez prendre part à des travaux de grande envergure? Le métier de chaudronnier pourrait vous intéresser.
Le Centre de formation des métiers de L’acier est le seul établissement à offrir la formation au Québec. Le taux de placement est de 100%.
À la suite d’une formation de 1290 heures, le chaudronnier sera en mesure de fabriquer, d’assembler, d’entretenir et de réparer de grosses pièces d’aciérie, telles que des chaudières, des cuves, des générateurs de vapeur, des réservoirs ou encore des échangeurs de chaleur. Il sera appelé à travailler au sein d’usines d’industries chimique et pétrolière, d’alumineries, de mines, mais également dans de centrales hydrauliques, nucléaires et thermiques, telles que Hydro-Québec. Les chaudronniers sont également en grande demande dans les entreprises de raffinerie, de pâtes et papiers et de cimenterie.
Les candidats recherchés doivent avoir non seulement une bonne dextérité manuelle, mais être en excellente forme physique. Les chaudronniers sont appelés à travailler dans des conditions climatiques difficiles et doivent pouvoir lever de lourdes charges. Ils doivent être minutieux et rigoureux: le travail doit impérativement être bien exécuté pour la sécurité de tous les membres de l’équipe sur le chantier.
Stéphane Lapointe, enseignant au Centre de formation des métiers de l’acier a derrière lui 17 500 heures sur les chantiers. Depuis six ans, il prépare ses étudiants aux rouages du métier, mais également à ses dangers: «C’est un secteur issu de l’industriel lourd, on travaille dans différentes conditions climatiques, en hauteur, en espaces clos, à proximité des contaminants chimiques. Il faut être conscient qu’on fait face à un travail dangereux, qu’on doit composer notamment avec des risques de chute ou encore d’explosion. La sécurité doit toujours être au premier plan.»
Les candidats doivent pouvoir travailler sous pression: les journées sont longues, on parle de 10 à 12 heures par jour à raison de 6 à 7 jours par semaine pendant un mois. C’est un travail contractuel, ce n’est pas routinier.»
C’est un métier qui est très bien rémunéré, mais dont la sécurité d’emploi est précaire. «Je leur dis toujours de se faire un budget, comme quelqu’un qui est au chômage et de se prévoir un coussin de sécurité!», conclut monsieur Lapointe.
Faits saillants
- Le programme est contingenté: 150 demandes pour 22 élus en 2014.
- Pour sa première année de travail, un apprenti touche un salaire annuel moyen de 62 300$.
- Possibilité de poursuivre ses études au collégial au DEC en technologie du génie métallurgique.
«Il faut avoir une bonne condition physique pour effectuer le travail.»
- Nom : Benoit Desjardins
- Âge : 33 ans
- Formation : Diplôme professionnel en chaudronnerie
- Poste: Chaudronnier
- Employeur au moment de l’entrevue : Local 271
Pourquoi avez-vous choisi cette profession?
La perspective d’accomplir des travaux d’envergure et de travailler en équipe m’a séduit. Travailler fort, à l’extérieur et avoir la chance de voyager pour mon métier sont des aspects qui m’ont tout autant attiré.
Quelles sont les tâches principales dans le métier?
Plusieurs équipements, dans les raffineries et les moulins de pâtes et papiers, sont construits et réparés par les chaudronniers: les bouilloires, les tours de distillation, les échangeurs et les réservoirs pour ne nommer que ceux-là. Ces réparations impliquent de la soudure, de la manutention de pièces et de l’échafaudage en grande partie.
Quelles sont les qualités requises pour exercer cette profession?
Pour être chaudronnier, il faut être à l’aise en hauteur ainsi qu’en espaces clos. Bon nombre des travaux que nous avons à effectuer impliquent que nous entrions dans les structures afin de les inspecter. La plupart d’entre elles sont hautes de plusieurs étages, ça peut rapidement devenir impressionnant! On travaille en équipe et chaque membre est important à la réalisation des travaux, c’est donc primordial d’être ponctuel et à son affaire. Enfin, il faut avoir une bonne condition physique pour effectuer le travail et faire face aux conditions climatiques extrêmes: froid intense, pluie persistante, vents violents ou encore chaleur accablante.
Quels sont les aspects que vous préférez du métier? Et les plus difficiles?
Ce que j’apprécie le plus c’est tout ce qui implique le travail avec une grue et les déplacements de gros équipements. Mouvoir des charges de plusieurs tonnes, synchroniser, prévoir et mettre en place, en équipe, c’est ce qui est à mes yeux de plus impressionnant et valorisant.
Ce que je trouve le plus difficiles, ce sont les tâches qui nécessitent le port d’un masque et d’un couvre-tout de type «tyvek». Lorsque l’on doit porter ce genre de protection, c’est que le travail est physiquement très exigeant. La plupart du temps, la chaleur dans les structures est déjà élevée alors l’ajout du masque et d’un couvre-tout rend l’expérience très difficile et exigeante. Par contre, une fois accomplis, ces travaux en sont d’autant plus valorisants. Une autre facette qui peut être difficile du métier est le fait que l’on soit amené à travailler loin de chez soi. Bien qu’enrichissant, cet aspect peut compliquer un peu la vie familiale.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut occuper votre profession?
Le métier de chaudronnier est à forfait. Partant de ce principe, le premier conseil qui me vient à l’esprit est d’établir un budget et de mettre de l’argent de côté le plus possible. Bien que nos contrats soient payants, ils peuvent parfois prendre fin plus vite que l’on pense. Les périodes de chômage sont fréquentes. Il ne faut surtout pas être trop dépensier et s’endetter! Le taux horaire est satisfaisant, mais le nombre d’heures travaillées dans une année n’est jamais garanti.
