Les patrons disent oui pour une transition verte… mais ont besoin d’aide
La décarbonisation de l’économie est une voie que les entreprises souhaitent emprunter, mais encore trop d’obstacles viennent freiner cette transition verte, constate le Conseil du patronat du Québec (CPQ) à la suite d’une consultation de ses membres.
Le CPQ, qui vient de publier un rapport intitulé Accélérer le virage, est convaincu que la transition écologique et le verdissement de l’économie peuvent constituer des sources de rentabilité, de compétitivité, de fierté et de richesse pour le Québec tout entier. En effet, les entreprises (70%) s’entendent pour dire qu’il faut multiplier les gestes pour lutter contre le réchauffement climatique, d’après le sondage du CPQ réalisé le mois dernier.
Cependant, un accompagnement est nécessaire et, pour ce faire, le CPQ propose au gouvernement de mettre sur la table quelques mesures qui récompensent les bons comportements, entre écofiscalité, économie circulaire, transport et aménagement du territoire. «Les entreprises perdront au change si elles ne voient pas l’opportunité d’être compétitives et innovantes tout en réduisant leur impact sur l’environnement. La plupart ont compris l’urgence, mais elles ont besoin d’être accompagnées pour faire face à ce défi colossal», note le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn.
Revoir le critère du plus bas soumissionnaire
Le CPQ émet quelques recommandations visant le verdissement de l’économie, comme celle de revoir la «règle du plus bas soumissionnaire» qui existe dans les processus d’appels d’offres ou dans ceux des municipalités afin d’y intégrer des critères environnementaux. «Les solutions les moins dispendieuses ne sont pas nécessairement les plus durables», indique à ce sujet le CPQ dans son rapport.
L’écofiscalité est aussi mise de l’avant puisque c’est un incitatif direct à la réduction de l’empreinte carbone. «Elle dissuade les pratiques nocives tout en récompensant les entreprises et organisations qui adoptent des pratiques durables», ajoute le rapport. Le CPQ note tout de même que le gouvernement est ouvert sur le sujet puisque le Plan pour une économie verte 2030 du gouvernement du Québec, dévoilé à la fin de 2020, intègre certains de ces outils fiscaux.
D’autres mesures réglementaires permettraient de favoriser l’économie circulaire avec des conséquences environnementales et financières bénéfiques.
Une étude effectuée pour le compte de la Commission européenne indique qu’une réduction de 1 % de la consommation de ressources provenant d’une utilisation plus efficace de celles-ci pourrait générer des retombées économiques de plusieurs milliards d’euros.
Engagement environnemental de la CPQ intitulé «Accélérer le virage»
Cette forme économique vise à optimiser l’utilisation des ressources afin de générer moins de déchets ou de gaspillage. L’indice de circularité au Québec, qui indique le pourcentage des ressources utilisées remis en boucle dans l’économie, est de 3,5 % alors que la moyenne mondiale est de 8,6 %. Les rebuts des uns peuvent être de la matière première pour les autres.