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Comment éviter les abandons d’animaux?

Face à l’augmentation des abandons à la SPCA de Montréal de 21 % durant les quatre premiers mois de l’année comparativement à la même période l’an passé, la directrice générale adjointe de l’organisme propose des solutions pour éviter d’abandonner un compagnon poilu.  Photo: page Facebook de la SPCA

Alors que la saison frénétique des déménagements est à nos portes, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal a lancé un cri du cœur, aux prises avec une hausse majeure d’abandons

Un chiot abandonné dans une boîte de carton dans un abribus, ça arrive, affirme en entrevue avec Métro la directrice générale adjointe de la SPCA de Montréal, Laurence Massé. 

Face à l’augmentation « inquiétante » des abandons de 21 % durant les quatre premiers mois de l’année comparativement à la même période l’an passé, elle explique comment on peut les éviter. 

Conseils de spécialistes pour comprendre l’animal 

Avant que ne sévisse la pandémie, on pouvait aller porter un animal sans rendez-vous à la SPCA. Lorsque les gens se présentaient munis des effets de leur compagnon, leur décision était généralement irrévocable, relève Laurence.  

Or, raisons sanitaires obligent, la pandémie a contraint l’organisme à implanter un système de rendez-vous. Système qui a grandement changé la donne en matière de prévention, indique Laurence. 

Au moment de la prise de rendez-vous, la SPCA demandait la raison de l’abandon et transmettait par la même occasion le plus d’informations possible afin de l’éviter. 

Votre minet urine hors de sa litière? La SPCA vous dirigeait vers son équipe de spécialistes en comportement, qui prodiguait trucs et astuces. Vous êtes plus serré financièrement? La SPCA dispose d’une banque alimentaire afin d’aider un foyer le temps qu’une situation se stabilise ou se résorbe.  

« Si on peut prévenir des abandons de gens qui s’occupent très bien de leur animal, mais qui vivent une passe difficile, on essaie de le faire », explique la directrice adjointe, qui fait observer que la plupart des animaux abandonnés à la SPCA ne sont pas négligés. « Souvent, la situation de vie du gardien ou de la gardienne ne permet pas de continuer à s’en occuper. »  

Devenir famille d’accueil 

Si l’on désire accueillir un premier compagnon poilu dans sa vie, se joindre au programme de familles d’accueil de la SPCA constitue une option bien moins engageante que l’adoption. 

Héberger chez soi un animal permet de s’en occuper et de lui donner une seconde chance, tout en découvrant des espèces. Si l’on souhaite adopter, voilà une formidable façon d’apprendre, surtout, lesquelles cadrent avec notre rythme de vie. Car il est possible de s’émerveiller devant un chiot tout mignon, mais de découvrir qu’un chien plus mûr convient en fait mieux à notre mode de vie, cite Laurence en guise d’exemple. On évite ainsi de regretter sa décision. 

Comme un refuge demeure un lieu stressant pour un animal, indique Laurence, accueillir un animal chez soi réunit les conditions gagnantes le temps que la SPCA lui trouve le meilleur foyer qu’il soit. En ce moment, environ 400 animaux de la SPCA de Montréal sont placés en famille d’accueil, dit-elle. « Juste cette semaine, on a reçu six chiots dans un état plutôt difficile, qui ont été sous-alimentés et qui ont besoin d’être socialisés. »  


Certains animaux abandonnés requièrent des soins accrus, tels que des chatons néo-nataux orphelins, qui ont besoin d’être biberonnés. D’autres, pour des raisons comportementales, doivent sortir du refuge.  « On ne peut pas réussir ça sans nos familles d’accueil. On a un grand besoin d’elles, surtout en regard à la vague actuelle d’abandons. »  

Souscrire à une assurance animaux 

Une autre avenue pour prévenir les abandons? Les assurances animaux.  « Avant d’avoir des chiens, je pensais que c’était pour les gens riches et célèbres, mais non, pas du tout. C’est relativement accessible », souligne Laurence.  

La SPCA se voit confier chaque jour des animaux malades parce que leur gardien.ne n’avait pas pris en considération cet imprévu pécuniaire. « Une assurance animaux peut donner un immense coup de main si notre animal tombe malade et que l’on a moins de sous », expose-t-elle. 

En Ontario, environ 30 % des animaux sont assurés, contre seulement 2 % au Québec, a-t-elle constaté au fil de ses recherches. « Il y a de la sensibilisation à faire sur ce plan. » 

Faire de précieux dons  

Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, la SPCA « ne vit nullement sur des subventions gouvernementales », affirme Laurence Massé, mais survit d’abord et avant tout grâce aux dons du public. « Un don de 5 $ par mois, ça fait une différence pour nous », dit-elle, ajoutant que tout l’argent est voué aux soins prodigués aux animaux. Les dons de nourriture ou d’articles en bon état ou neufs sont également précieux. 

L’abandonner… à la SPCA 

Si l’on est contraint de se départir de son animal, la SPCA invite vraiment la population à le faire auprès d’elle. « Ce n’est déjà pas sain pour un animal de se faire abandonner. Est-ce qu’on peut au moins le faire dans des conditions décentes? », fait remarquer sa directrice générale adjointe.  

De cette façon, on accroît ses chances de survie. Sur place, une équipe recueille auprès du gardien ou de la gardienne le plus d’informations médicales et comportementales possible sur l’animal : comment se comporte-t-il avec les enfants? Quelle quantité d’énergie doit-il dépenser?, etc.  

« Il n’y a rien de mieux que de connaître ces précieux antécédents pour trouver à l’animal la meilleure famille », indique Laurence. 

Dans le cas d’un animal abandonné dans les rues dont la SPCA ignore le vécu, elle s’en remet aux tests comportementaux effectués sur place. Et elle lui prodiguera les mêmes soins qu’à ses colocataires.  

Si on trouve un animal abandonné 

Si l’on trouve un animal abandonné, on peut aller le porter soi-même à la SPCA, située dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, mais l’organisme se fera un plaisir d’aller le chercher s’il dessert votre arrondissement.  

Il dispose d’une équipe de patrouille expérimentée qui saura composer avec l’état de l’animal, ce dernier pouvant s’avérer « craintif comme réactif », souligne Laurence Massé. Elle suggère de recourir à une cage de transport ou une laisse pour l’attraper, mais recommande tout de même chaudement à la population d’appeler la SPCA. 

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