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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les punaises de lit (sans jamais oser le demander) 

La punaise de lit est un insecte qui se reproduit extrêmement vite et en grande quantité. Photo: iStock

Le 1er juillet, jour de déménagement, est à nos portes. Et s’il y a bien une chose que l’on ne veut absolument pas avoir dans son nouveau chez-soi, c’est bien des punaises de lit. Métro a consulté une gamme de spécialistes – d’un exterminateur à un comité logement – pour vous faire part de tout ce qu’il y a à savoir sur ces maudites bibittes. 

La punaise de lit est un insecte qui se reproduit extrêmement vite et en grande quantité, décrit l’exterminateur Martin St-Jacques de l’entreprise Extermination Pro-Nature. Elle peut pondre de 2 à 20 œufs par jour. 

Les conséquences de la présence des punaises de lit dans un domicile sont certes les démangeaisons liées aux piqûres, mais aussi des troubles de sommeil, de l’anxiété, de l’isolement social et de la honte, ajoute Philippe Sabourin, porte-parole administratif à la Ville de Montréal. 

Heureusement, il y a eu beaucoup de conscientisation au fil des ans concernant ce fléau et on observe une diminution significative d’année en année, précise-t-il.   

Philippe Sabourin prévient cependant que ce n’est pas une raison pour baisser la garde, surtout dans un contexte de déménagement.  

Martin St-Jacques dit faire « facilement une quinzaine de traitements par semaine » et est convaincu que d’autres entreprises d’extermination en font encore plus. 

Mieux vaut prévenir 

Comment donc surveiller ses arrières pour éviter l’infestation? 

Hélène Bouchard, présidente de l’Association québécoise de la gestion parasitaire, suggère de simplement passer sa main sur ses vêtements après avoir fréquenté un lieu public, pour décrocher les punaises qui pourraient y être agrippées.  

Ainsi, si on laisse un manteau dans un vestiaire, on le secoue avant de le remettre. Si on achète des vêtements de seconde main, on les laisse dans un sac puis on les met dans la sécheuse 30 minutes à température élevée. 

La présidente de l’association insiste sur le fait qu’on ne devrait pas ramasser de meubles sur le bord de la rue, même s’il peut y en avoir beaucoup et que ça peut être tentant en période de déménagement. « Plus un meuble semble en bon état, plus l’abandon est suspect », estime-t-elle.  

L’exterminateur Martin St-Jacques y va aussi de ses recommandations.  

« Il faut bien inspecter les matelas, les sofas. Les punaises fuient la lumière. Il faut donc bien regarder tous les petits trous et les petites craques où elles peuvent aller se cacher pour pondre leurs œufs. » 

Dans un contexte de déménagement, Philippe Sabourin, de la Ville de Montréal, indique qu’on doit faire une inspection du camion de déménagement et du nouvel appartement en y entrant. On doit aussi s’assurer que les boîtes sont bien scellées pour ne pas que les insectes puissent s’y introduire.  

Pas de votre faute 

Ce qu’il est très important de savoir, comme le mentionne Hélène Bouchard, c’est qu’il n’y a « pas de rang social avec la punaise de lit ». 

« Les punaises de lit peuvent se retrouver dans n’importe quel type de résidence, du plus luxueux appartement au plus modeste studio, propre ou insalubre », souligne Philippe Sabourin.  

Et même si des précautions peuvent être prises, légalement, « ce n’est jamais de la faute à personne », indique Alain Deschamps du Comité logement du Plateau Mont-Royal. 

« Ne laissez pas le propriétaire vous dire que c’est vous, le fautif! Jamais le locataire ne doit payer », ajoute-t-il. 

Parlez vite au propriétaire 

La Ville indique aux locataires de ne surtout pas tenter de régler le problème par eux-mêmes.  

« Lorsque vous constatez la présence de punaises, votre obligation comme locataire est d’aviser le plus rapidement possible le propriétaire », dit le porte-parole de la Ville.  

Alain Deschamps suggère de toujours donner cet avis par écrit pour qu’il y ait une trace des démarches. 

Et il faut faire vite, insiste l’exterminateur Martin St-Jacques. « Au premier soupçon, c’est le temps d’agir. Quand on commence à en voir, c’est qu’on est déjà pas mal infesté. » 

C’est d’autant plus important à Montréal, ajoute l’exterminateur, que les infestations apparaissent souvent dans des immeubles à logements multiples et se propagent donc dans plusieurs appartements. 

C’est au propriétaire de passer à l’action pour corriger la situation en faisant appel à une firme de gestion parasitaire. Il a un maximum de 10 jours pour faire le suivi.  

Sinon, parlez à la Ville 

« Si le propriétaire ne corrige pas le problème, on demande au locataire d’appeler le 311 », indique Philippe Sabourin.  

En effet, il est important de savoir que la Ville a le pouvoir d’intervenir pour s’assurer qu’un correctif est apporté. C’est qu’en vertu de sa règlementation, un logement ne doit pas porter atteinte à la santé ou à la sécurité de ses occupant.e.s. 

Ainsi, la Ville peut venir corriger le problème elle-même et obtenir un remboursement de la part du propriétaire négligent, qui s’expose alors aussi à des sanctions.  

Dans tous les cas, les produits domestiques en vente libre dans les magasins à grande surface ne permettent pas de se débarrasser des punaises de lit, conclut Hélène Bouchard. Il faut absolument faire affaire avec des professionnel.le.s certifié.e.s. 

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