Rêver du 7e art
De Dick Tracy à Erin Brockovich, le designer Mark Fast s’inspire généralement des grands classiques cinématographiques.
On ne peut pas le deviner en regardant ses créations hautement érotiques qui rappellent davantage les Grammy Awards que, disons, les Oscars, mais Mark Fast est un vrai cinéphile. Les références cinématographiques surgissent de son travail de manière souvent inattendue. Prenez son obsession pour le personnage de Madonna dans Dick Tracy. C’est grâce à elle que le designer canadien maintenant établi à Londres a acquis son amour pour les courbes, qu’il aime draper de tricots moulants, sa marque de commerce.
Et qu’en est-il des toiles d’araignées qui ornent ses robes? Elles sont influencées en partie par les films de Tim Burton, qu’il a maintes fois regardés durant sa jeunesse. «Quand vous habitez les Prairies, où il y a peu de distractions, votre esprit prend le dessus, et il y a tellement de choses auxquelles penser! Vivre à Winnipeg m’a permis de rêver», dit-il.
C’est ce sentiment d’être un étranger qui semble colorer son travail d’une manière intéressante et rafraîchissante, en dépit du fait qu’il fait désormais partie de la crème des designers londoniens. Il est d’ailleurs diplômé du prestigieux Saint Martins College, tout comme le regretté Alexander McQueen.
Sortir des sentiers battus
La saison dernière, Mark Fast est vraiment allé à contre-courant en choisissant des mannequins de taille 12 (UK) pour présenter sa collection de minirobes en tricot. La plupart des spécialistes conseilleraient aux femmes aux formes généreuses de se tenir loin, très loin des tricots ajustés. Plutôt que d’affecter la croissance de sa jeune griffe (qui n’existe que depuis quatre saisons), cette décision a fait beaucoup de vagues dans l’industrie.
«Je ne pensais pas avoir une aussi bonne réponse, souligne-t-il. Je crée pour toutes les femmes. Par le passé, les gens ne le voyaient pas et semblaient croire que seules les femmes élancées pouvaient porter mes créations. Utiliser des mannequins de taille normale était un bon choix pour présenter mon travail. J’ai pensé que ce serait quelque chose que mes clientes apprécieraient.»
À?la Semaine de mode
Pour la collection qu’il présentera à la Semaine de mode de Londres, samedi, Mark Fast s’est inspiré d’un autre film mettant en vedette un personnage tout aussi important. «J’ai voulu capter l’attitude d’Erin Brockovich pour influencer l’ambiance du défilé, annonce-t-il. J’ai étudié de nouvelles façons de draper les tricots sur le corps.»
Dès que les mannequins auront fini de défiler, il se détendra – oh, surprise! – devant un bon film à la maison. «Je suis un vrai cinéphile», confirme-t-il devant l’évidence. Si les longs métrages sont responsables de l’approche unique de Mark Fast, peut-être que davantage de designers devraient mettre à jour leur collection de DVD…