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L’effet pervers du GPS

Photo: Métro

Avez-vous déjà remarqué que, si vous reconduisez quelqu’un chez lui en voiture et qu’il vous indique le trajet, étape par étape, vous ne vous en souviendrez pas la fois suivante?

Impossible de s’égarer lorsque votre passager vous dit de tourner à droite au feu de circulation, et à gauche après le camion, etc., mais bonne chance pour y arriver seul! Il vous faudrait être guidé plusieurs fois avant de commencer à vous rappeler le trajet.

Pourtant, lorsque vous êtes seul et que vous devez consulter une carte pour trouver votre chemin, il suffit d’une fois pour qu’il se grave dans votre mémoire. C’est que les instructions reçues nous en apprennent moins que le processus permettant de trouver le chemin par soi-même. Les GPS et les copilotes assis dans le siège du passager nous amèneront à destination, mais ne sont pas nécessairement de bons professeurs.

Ce qui ne sert pas s’atrophie. Pensez à une jambe dans le plâtre : ses muscles s’atrophient rapidement à cause du manque d’exercice. La même chose se produit chez les astronautes quand ils passent un certain temps dans l’espace. Les différentes parties du corps perdent rapidement leur fonctionnalité si elles ne sont pas utilisées. Il en va de même pour la mémoire. La capacité d’apprendre et de se rappeler est une fonction cruciale du cerveau. Trop se fier à des dispositifs électroniques tels qu’un GPS, même si c’est commode, finit par réduire nos aptitudes.

J’ignore s’il s’agit d’un mythe ou de la réalité, mais les comédiens font toujours des blagues à propos des couples mariés qui se disputent parce que le mari refuse de demander son chemin. Je les imagine maintenant justifiant leur entêtement… En réalité, les deux parties dans ce débat peuvent avoir raison. Il n’y a rien de mal à utiliser un GPS ou à demander son chemin, pourvu que cela ne se fasse pas systématiquement.

Nous sommes notre cerveau et notre cerveau est nous. Les capacités de penser, d’analyser, de se souvenir, de parler et de respirer y résident toutes. Stimuler toutes les parties du cerveau les gardera aussi fonctionnelles que possible, le plus longtemps possible. Plus nous nous fions à des dispositifs comme les GPS et les correcteurs orthographiques, moins nous nous fions aux capacités de notre cerveau pour apprendre, nous adapter, nous rappeler et réfléchir. Emprunter le chemin de la facilité est tentant, mais il y a un prix à payer.

Bien sûr, il faut utiliser tous ces miracles de la technologie moderne. Mais si votre cerveau vous est précieux, assurez-vous que ce soit CET outil que vous utilisiez le plus souvent.

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