L’origine des noms des municipalités
Pourquoi L’Île-Bizard s’appelle ainsi? Qui était Sainte-Geneviève? À quoi est-ce que Pointe-Claire fait référence? Dollard-des-Ormeaux a-t-il vraiment sauvé la Nouvelle-France? Voici quelques explications sur l’origine de certains noms de l’Ouest-de-l’Île.
L’Île-Bizard
Le premier seigneur de l’île Bonaventure (le premier nom de L’Île-Bizard), en 1678, était le major Jacques Bizard (1642-1692). Il accompagne le gouverneur Louis Buade de Frontenac au Canada en 1672 à titre de lieutenant dans sa garde rapprochée.
Il occupe le poste de major à Montréal entre 1677 et 1692. Jacques Bizard rend de fiers services. Entre autres, il fait emprisonner le gouverneur de Montréal, François-Marie Perrot pour la contrebande des fourrures.
Perrot est relevé de ses fonctions et Jacques Bizard sera récompensé, étant éventuellement nommé seigneur de l’île Bonaventure. Il n’habitera jamais l’île, mais il s’y réservera un espace où il espèrera faire la traite des fourrures.
Sainte-Geneviève
Chrétienne née vers 422 et morte à Paris en 502, sainte Geneviève aurait empêché Attila, le roi des Huns, d’atteindre Lutèce, l’ancienne dénomination pour la ville de Paris, grâce à ses prières en 451.
Plus tard, elle sauvera Paris, assiégée par les Francs, en procurant du ravitaillement. Fondés dans la paroisse de Saint-Sulpice de Paris, les Sulpiciens, qui seront éventuellement seigneurs de l’île de Montréal, choisiront le nom de Sainte-Geneviève en raison de ses exploits ayant permis de sauver la ville d’origine.
Pierrefonds
Notaire, député et conseiller législatif ayant contribué à la fondation de Sainte-Geneviève-de-Pierrefonds, Joseph-Adolphe Chauret se fit construire, en 1902, un château qu’il appellera Pierrefonds.
L’architecture lui avait été inspirée par le célèbre château de Pierrefonds, près de Compiègne dans l’Oise, en France. Ce nom sera par la suite retenu pour identifier la municipalité de village de 1904, devenue par la suite la ville de Sainte-Geneviève en 1959.
Roxboro
L’attribution de ce nom pour cette ancienne ville de l’Île de Montréal est sujet à débats. Est-ce que l’endroit a été nommé ainsi pour reprendre le nom d’une ville d’Angleterre ? Certains estiment qu’on aurait adopté le nom d’une ferme située dans les limites de la ville.
D’autres croient que le nom proviendrait de rocks, mot anglais signifiant rochers ou pierres et du mot borough, qui signifie bourg ou agglomération.
Plusieurs habitants travaillaient, à l’époque de la création de la ville, au creusement d’un tunnel pour le chemin de fer, sous le mont Royal.
Le fait qu’une carrière de calcaire se trouvait sur le territoire de Roxboro, pourrait aussi expliquer le choix de nom pour la ville.
Pointe-Claire
La dénomination Pointe-Claire ferait allusion à la pointe de terre qui s’avance dans le lac Saint-Louis, où la clarté se prolonge assez tard le soir et où se trouve actuellement l’église, le couvent et le moulin. La pointe en forme d’aile d’oiseau était anciennement dénuée d’arbres d’une extrémité à l’autre, la vue y étant dégagée, claire, d’où le nom de Pointe-Claire.
Dollard-des-Ormeaux
Le nom de cette municipalité célèbre la mémoire d’un personnage controversé du régime français, Adam Dollard Des Ormeaux. Les historiens ne s’entendent pas sur le rôle que lui et ses compagnons d’armes, morts au Long-Sault (rapides de l’Outaouais) en mai 1660, ont joué dans la sauvegarde de Ville-Marie, l’actuelle Montréal.
Ils auraient contré une attaque de centaines d’Iroquois. Réfugiés dans un fortin. Plusieurs ont été tués, dont Dollard des Ormeaux, lorsqu’une grenade artisanale destinée aux autochtones explosa à l’intérieur. Ceux qui ont survécu à l’explosion furent capturés et brulés vifs par les assaillants.
Le fait d’armes aurait écarté provisoirement la menace iroquoise, permis aux habitants de Montréal d’effectuer la récolte et d’échapper à la famine.