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Un projet sur la glace

Photo: François Lemieux/Cités Nouvelles

L’expansion des locaux de l’Association de l’Ouest de l’Île pour les handicapés intellectuels (WIAIH) à Sainte-Geneviève a temporairement été mise en veilleuse, la semaine dernière. Souhaitant agrandir son offre de service à ses quelque 1200 membres, l’organisme se bute au refus des autorités de permettre la construction du Centre KIZMET en zone considérée inondable.

Le nouvel immeuble de trois étages devait être construit dans la cour du Centre de développement Pat Roberts, sur le boulevard Gouin Ouest.

«On veut y aménager un gymnase plus fonctionnel et une salle d’attente pour les familles. Tant qu’à agrandir, on voudrait offrir davantage de services en plus d’espaces pour la communauté. Dans le secteur, il y a très peu d’espace pour faire de la cuisine communautaire, des groupes parent-enfant, des ateliers du genre», indique Lyne Charlebois, la directrice de WIAIH.

Bien que les crues des eaux printanières de 2017 et 2019 aient touché le secteur, la propriété de WIAIH a été épargnée. Lorsque Québec a redessiné sa carte des zones inondables, en juin, la cour arrière du Centre Pat Roberts y a été incluse.

Ayant fait des démarches auprès du gouvernement provincial, WIAIH espère que son terrain sera retiré de la zone à risque. La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) considère de son côté le terrain comme potentiellement inondable.

«Québec semble disposé à nous retirer parce qu’on a fait la démonstration qu’on n’a pas été inondé dans le passé. Mais la ville-centre nous dit qu’elle va nous maintenir dans cette position», mentionne Mme Charlebois.

Droit acquis
WIAIH a dépensé 110 000$ en frais d’architecte, d’ingénierie, études de sol et demande de permis, ce qui pourrait lui permettre de clamer une clause de droit acquis.

Les études de sol ayant révélé un mouvement important d’eau sous le sol, les coûts du projet risquent d’augmenter pour ce qui est de l’immunisation du sous-sol et des primes d’assurances.

L’organisme en est présentement à considérer ses options, notamment la possibilité de trouver un autre emplacement.

«Les ingénieurs civils municipaux ne sont pas en accord avec notre projet. Notre plan d’évacuation de l’eau n’a pas été accepté. On pourrait devoir faire une fondation où le ciment serait coulé avec une membrane. Il faudrait représenter un nouveau plan de protection. S’il est accepté, on pourrait se prévaloir de la clause grand-père et avancer», explique Mme Charlebois.

L’organisme a amassé 1,2 M$ pour le projet depuis 2015. Originalement évalué à 1,7 M$, l’enveloppe totale pourrait augmenter en raison des travaux additionnels à réaliser. Si WIAIH décide de construire son nouveau bâtiment ailleurs, les sommes déjà engagées seraient perdues.

«On est un peu découragé parce qu’on a investi beaucoup de temps, d’effort et d’argent. Mais le projet ne s’arrête pas ici. On veut s’assurer qu’on dépense cet argent adéquatement et redonner à la communauté», souligne-t-elle.

WIAIH offre des services de soutien et de loisirs aux enfants, adolescents et adultes de l’Ouest-de-l’Île depuis plus de 60 ans.

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