Cinq questions à Simon Gamache
Le musicien formé à l’Université McGill vient d’être nommé nouveau directeur général de Fierté Montréal. Il prendra la tête du festival de renommée internationale, tout en poursuivant ses recherches en gestion de l’innovation sociale à HEC Montréal.
Quelle est votre vision de l’avenir de Fierté Montréal?
Je pense qu’il est important que nous continuions à célébrer la diversité de toutes les manières possibles, et que nous continuions à commémorer le passé et les personnes qui nous ont amenés là où nous sommes maintenant. Mais au-delà de ces aspects, nous allons également mettre en place de meilleurs partenariats avec des organisations communautaires plus petites. Nous sommes l’une des plus grandes organisations LGBTQ+ au Canada, et il est de notre devoir de soutenir les petits groupes et de les aider à réaliser leur plein potentiel.
Au cours des dernières années, le festival a pris des mesures pour devenir plus inclusif que jamais dans sa représentation de toutes les identités de la diversité sexuelle et de genre de la communauté LGBTQ+. Comment allez-vous continuer dans cette direction au cours de votre mandat ?
En matière de diversité et d’inclusion, je trouve que, parfois, la partie « inclusion » tend à se perdre. Lorsque vous voulez que des gens se joignent à la fête, vous devez vous assurer qu’ils sont entendus et qu’ils peuvent participer pleinement à celle-ci. Donc, oui, nous allons continuer à avoir une programmation plus diversifiée et à recruter des personnes d’horizons plus divers. Mais nous allons également encourager plus de gens à participer à la conversation, et nous allons nous faire un devoir d’écouter ce qu’ils ont à dire.
Selon vous, quels sont les plus grands défis de Fierté Montréal, dans le sillage de la pandémie de COVID-19?
La pandémie a été extrêmement difficile pour les communautés marginalisées, et Fierté Montréal doit jouer un rôle en offrant un soutien en santé mentale et une visibilité aux membres LGBTQ+ une fois que les choses seront revenues à la normale. Aussi, lorsque nous sortirons de cette pandémie, un autre défi sera de continuer à diffuser du contenu en ligne. Au cours des deux dernières années, nous avons réussi à atteindre des individus extrêmement isolés que nous n’aurions jamais pu rejoindre sans le format virtuel. Nous devons maintenir cet élan.
Comment pensez-vous que votre expérience en tant que représentant de la musique et des arts dans des endroits comme Ottawa, Vancouver, le Yukon et Banff vous a outillé pour assumer ce nouveau rôle ?
En gérant des productions, des programmes de formation et des festivals à travers le Canada, j’ai construit un énorme réseau canadien et acquis une perspective nationale. Je ne suis pas seulement conscient de ce qui se passe à Montréal; je suis aussi conscient de ce qui se déroule sur le plan national. Je pense donc apporter une histoire de gestion réussie ainsi qu’une perspective nouvelle et inclusive à la table.
Qu’est-ce que Fierté Montréal signifie pour vous ?
J’ai grandi en banlieue de Québec, et sortir n’était pas forcément facile. Pendant longtemps, je ne savais pas qui j’étais et je ne pouvais pas me reconnaître dans le monde extérieur. Mais j’ai enfin pu me retrouver grâce à des organisations comme Fierté Montréal. J’espère donc pouvoir continuer à créer un espace sûr et inclusif qui peut aider les gens à découvrir qui ils sont vraiment.