Budget 2023: Montréal doit-elle en faire plus pour le logement social ?
«Montréal ne peut pas remplacer le gouvernement du Québec, mais elle peut toujours en faire plus.» C’est ce qu’affirme Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), lors d’une entrevue avec Métro, quant aux attentes de son organisme sur la place du logement dans le budget 2023 de la Ville de Montréal.
Montréal dévoilera son nouveau budget le 29 novembre dans un contexte de crise du logement. À cet égard, le FRAPRU rappelle que 24 000 ménages montréalais sont sur la liste d’attente pour obtenir une habitation à loyer modéré (HLM). L’organisme identifie donc les «investissements consacrés au logement social» comme une priorité pour la métropole, affirmant que «dans chaque quartier, il y a des besoins».
Parmi les actions que la Ville pourrait poser, Mme Laflamme propose que Montréal réserve une enveloppe claire et chiffrée pour l’acquisition d’immeubles de logements locatifs existants et leur transformation en coopératives d’habitation ou en organismes sans but lucratif (OSBL). «Actuellement [ce type d’acquisition] se fait par annonce, il n’y a pas d’enveloppe claire», précise la porte-parole du FRAPRU.
L’organisme, qui milite pour davantage de logements sociaux, croit également que Montréal devrait définir la somme qu’elle entend consacrer aux logements sociaux dans sa stratégie «60 000 logements abordables». De plus, Véronique Laflamme pense que l’objectif annuel de construire 2000 logements sociaux est insuffisant, d’autant plus qu’il n’est actuellement pas atteint.
Dans le champ des compétences municipales, le FRAPRU demande aussi à ce que la Ville utilise plus rapidement les 109 M$ prévus à son fond d’acquisition pour acheter des sites où des logements sociaux seraient construits.
Un pouvoir limité
«Montréal souffre du manque de volonté politique de la [Coalition avenir Québec]», avance Mme Laflamme, qui évoque, à titre d’exemple, le site des anciens bureaux de Radio-Canada. À cet endroit, des logements sociaux sont prévus et financés, mais Québec n’aurait pas révisé la somme allouée pour faire face à l’augmentation des coûts de construction. La construction n’aurait ainsi toujours pas commencé.
«Il faut que le gouvernement du Québec débloque des fonds», réclame la porte-parole du FRAPRU. Elle précise que «le nerf de la guerre, c’est le programme gouvernemental de logements sociaux, AccèsLogis, qui est sous-financé». Ainsi, «même si la Ville achète des terrains, il n’y a pas d’argent pour faire des logements sociaux», ajoute-t-elle.