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Accueil psychosocial au CLSC: les changements se précisent

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique (l’APTS) du Centre local de services communautaires (CLSC) Ahuntsic ont mobilisé les groupes communautaires, les partis politiques et des citoyens pour défendre le maintien de l’accueil psychosocial à Ahuntsic alors qu’il risque de déménager à Montréal-Nord.

«Nous avons une pétition de 350 citoyens pour demander le maintien des services à Ahuntsic», a plaidé Stéphanie Canuel, membre de l’APTS, devant le conseil d’administration du Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’île de Montréal, réuni le 23 novembre au pavillon Albert-Prévost, à Cartierville.

Le CIUSSS doit déplacer trois ou quatre travailleurs sociaux vers les Groupes de médecine familiale (GMF) à la demande du ministère de la Santé.

Or, ce transfert réduira le nombre de postes nécessaires pour maintenir l’accueil ouvert.

«Nous sommes obligés de déménager ces intervenants dans les GMF, mais aucune décision n’a été prise concernant le CLSC Ahuntsic», a indiqué le Dr Pierre Gfeller, PDG du CIUSSS.

«Une mère monoparentale est venue me voir tout à l’heure en larmes, raconte Michèle Boisclair de Solidarité Ahuntsic, la table de concertation du quartier. Elle ne sait pas comment elle devra faire pour se déplacer dans ces conditions.»

Pour Mme Boisclair, les groupes communautaires redoutent aussi de voir l’accueil psychosocial s’éloigner alors qu’ils s’affairaient à mettre en place des mécanismes de référencement et de prise en charge coordonnés avec le CLSC. Un processus qui semble être mort-né.

Fin d’une époque
Le syndicat tire la sonnette d’alarme depuis des mois d’autant qu’en septembre, lors d’un conseil d’administration du CIUSSS, on a affirmé à la représentante des travailleurs que le déplacement n’était qu’une rumeur.

Aujourd’hui, l’éventualité de la fermeture se précise et la syndicaliste a du mal à l’avaler.

Au CIUSSS, on reconnaît que des changements importants arrivent à grands pas. Un comité composé de professionnels des services sociaux a été créé pour permettre de prendre la meilleure décision. «Ce comité portera l’odieux, clame Mme Canuel. C’est lui qui devra recommander la décision à prendre quand il faudra fermer.»

Elle souligne au passage qu’au sein de ce comité, les usagers sont absents alors qu’ils seront les premiers concernés.

«Je rencontre les usagers dans le cadre du comité qui les rassemble», a indiqué Mathilda Abi-Antoun, directrice des services de premières lignes. C’est elle qui supervise les transformations à venir. Elle affirme qu’elle entend surtout des gens demander des médecins de famille.

«La présence des intervenants dans les GMF ne changera rien dans la prise en charge des usagers. Bien au contraire, nous travaillerons à améliorer les services», dit-elle.

Toutefois, même si rien de concret n’est encore fait, le Dr Gfeller a reconnu que les déplacements entre Ahuntsic et Montréal-Nord en transport en commun sont plus difficiles qu’ailleurs.

Selon les syndicalistes, l’accueil psychosocial du CLSC Ahuntsic reçoit jusqu’à 150 personnes par mois. Il s’agit de gens vulnérables, pauvres et souffrants de divers problèmes et certains n’ont même pas de quoi payer une passe d’autobus.

 

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