Une rentrée adaptée à Ahuntsic
La vie reprend dans les écoles après cinq mois d’arrêt. Toutefois, cette rentrée ne ressemble à rien de ce qu’on a connu. De plus, les réaménagements diffèrent beaucoup de ce qui avait été annoncé en mai.
Dans la classe de cinquième B à l’école Saints-Martyrs-Canadiens, à Ahuntsic, l’enseignante Chantal Bélanger a fait preuve de créativité pour s’adapter aux restrictions de la Santé publique pour cette rentrée. «Ici c’est avec masque, ici c’est pas de masque», indique-t-elle en enjambant une ligne tracée au sol avec du ruban adhésif. Elle a mesuré deux mètres à partir de la table du premier rang et a créé son corridor de sécurité le long du mur, près du tableau.
«En temps normal, j’enseigne en allant un peu partout», signale la maîtresse. Elle devra s’organiser pour donner son cours loin de ses élèves et ne s’en approchera qu’une fois équipée de son masque, de sa visière et après s’être enduit les mains de désinfectant.
Les directions d’école aussi ont dû s’ajuster puisque les consignes ont changé à la rentrée. Juste avant les vacances d’été, des îlots d’élèves devaient être composés à l’intérieur de la classe pour ensuite que des classes-bulles soient mises en place. Les enfants d’un même groupe restent ensemble dans leur local. Ce sont les enseignants ou les intervenants qui vont vers les classes.
Avec des groupes de 20 élèves maximum, les espaces sont suffisants à Saint-Martyrs-Canadiens pour assurer la distanciation physique. L’école compte 600 élèves répartis entre deux bâtiments, dont un, inauguré en 2018, fréquenté par 250 enfants.
«On nous a fourni des masques de procédure. On va pouvoir donner des masques aux enfants qui perdent le leur. Mais si un élève égare trop souvent son couvre-visage, on avisera les parents.» – Christian Lacombe, directeur de l’école Saints-Martyrs-Canadiens.
«En fait, il n’y a pas eu de grand changement par rapport à une classe régulière, convient le directeur de l’école, Christian Lacombe. Le plus gros changement, c’est pour les spécialistes qui n’ont plus de local attitré.»
Les enseignants en art plastique ou en musique, par exemple, se déplacent de classe en classe en poussant des chariots remplis de matériel. Les trois locaux qu’ils utilisent habituellement sont devenus des salons du personnel.
Appréhensions
Si dans les classes tout semble presque normal pour les élèves, l’école a changé de décor. À l’entrée, les enfants sont accueillis avec de grandes bouteilles de désinfectants. Des affiches sont disposées partout pour rappeler qu’il faut se laver les mains ou rentrer à la maison si on présente des symptômes de COVID-19.
La hantise, c’est surtout le risque de contamination. «Si un enfant est malade, s’il fait de la fièvre, on va l’isoler. À côté de mon bureau, j’ai une petite salle de conférence qui servira à ça et on appellera les parents», explique le directeur Lacombe. Le retour ne se fera qu’à condition que les parents envoient une preuve de guérison.
Par ailleurs, si un élève a côtoyé une personne atteinte de COVID-19, l’école avisera la Direction de santé publique (DSP) pour connaître la marche à suivre.
«La DSP pourrait demander d’isoler un enfant ou toute une classe. Ce qu’on ne souhaite pas, c’est fermer l’école en entier», confie M. Lacombe.
Outre les mesures de protection, il sait aussi qu’il faudra compter sur la collaboration des parents et du personnel pour être en mesure d’éviter une contamination à grande échelle.
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