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Christine Dupuis: plaidoyer pour un nouveau centre de dialyse

Image du projet nouveau centre de dialyse de l'hôpital Sacré-Coeur
La construction d’un nouveau centre de dialyse à l’hôpital Sacré-Cœur est une urgence, au moment où la Fondation de l’hôpital du Sacré-Cœur lance une vente aux enchères pour participer au financement de ce projet de 5,6 M$. Photo: Collaboration spéciale

La construction d’un nouveau centre de dialyse à l’hôpital Sacré-Cœur est une urgence, au moment où la Fondation de l’hôpital du Sacré-Cœur lance une vente aux enchères pour participer au financement de ce projet de 5,6 M$. Christine Dupuis assistante infirmière-cheffe qui travaille au centre de dialyse depuis 20 ans, raconte le quotidien des soignants et des malades dans cette installation vétuste qui reçoit jusqu’à 150 patients par semaine.

Comment appréhendez-vous la construction de ce nouveau centre de dialyse?

On l’attend avec impatience. Actuellement, quand on rentre ici, cela fait peur. Quand les patients arrivent, ils se disent: « oh, mon Dieu ! c’est vieux ça ». C’est très exigu entre les patients parce qu’on essaye de récupérer le plus d’espace possible pour nos dialysés. La salle d’attente est à l’extérieur. Il y a du monde partout dans les corridors. Ce n’est pas idéal de se dire qu’on va devoir venir ici trois fois par semaine.

Est-ce juste une question de nouvel espace à aménager? On nous dit que le centre est en fin de vie.

Le problème c’est notre système d’eau [il faut de l’eau ultra pure pour les appareils de dialyse NDLR]. Il est sur un respirateur artificiel. S’il brise, ce sera la catastrophe. Ce sera toutes les stations qui s’arrêteront et il faudra relocaliser tous les patients et le personnel ailleurs jusqu’à ce qu’on règle le problème. Cela aura un impact sur tout le monde.

Est-ce que cette situation est nouvelle, notamment en ce qui concerne le manque de place?

Quand j’ai commencé, je travaillais de nuit. Il y avait très peu de patients et beaucoup moins de stations. Aujourd’hui, cela a quadruplé. On a dû créer des petites stations dans les recoins pour dialyser le nombre de personnes qu’on doit traiter et il n’y a plus de dialyse la nuit.

Ce manque de place a-t-il une incidence sur la qualité des traitements?

Ce qui est difficile pour les patients, c’est qu’ils ne peuvent pas choisir le moment où ils peuvent venir faire leur dialyse. Toute leur vie a changé et ils doivent respecter un horaire qu’on leur a fixé. Le nouveau centre aura 26 stations avec une unité satellite de 20 autres stations. Cela aidera à accueillir plus de patients.

Est-ce que les gens ne peuvent pas aller se faire soigner ailleurs?

On ne peut pas demander aux gens d’aller ailleurs. Le problème se pose partout à Montréal. On n’a pas le choix de les prendre. Il faut essayer de trouver un trou pour les dialyser. Le personnel doit rester pour prendre en charge ces patients en surtemps. La dialyse est quasiment vitale, on ne peut pas s’en passer.

On essaye d’accommoder le plus possible selon leurs conditions, mais c’est très difficile. Souvent, ils sont obligés d’adapter leur vie aux horaires de leur traitement.

Comment présentez-vous ces contraintes à des gens malades à long terme et qui ont besoin de compassion?

Ce qu’on dit aux patients c’est on va vous mettre sur une liste d’attente. Les journées où on est capable de les prendre avant, on va le faire. S’il y a une personne greffée, une place se libèrera à un horaire qui convient mieux. C’est comme cela qu’on approche les gens. C’est vrai que c’est très difficile parce qu’on veut que tout le monde soit heureux, mais on finit par développer une carapace pour accompagner le client pour qu’il s’accommode à ce traitement de dialyse.

Pour participer à l’encan pour la construction du centre de dialyse.

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