Des exilées exposent leur parcours à travers une murale
Pour faciliter l’intégration de femmes venues du monde entier, un organisme local a emprunté la voie de la création artistique. Il leur a offert la possibilité de réaliser une murale qui sera bientôt exposée pour permettre au public de les rencontrer et de comprendre leurs parcours.
Ce ne sont pas des artistes. C’est une quinzaine d’immigrantes et de réfugiées venues du Mexique, de Colombie, du Congo, d’Algérie ou du Maroc, entre autres.
Parmi elles, Quéruvin*, demandeuse d’asile de 36 ans, mère d’un bébé d’un peu d’un an. Elle est venue de son Mexique natal en décembre 2019, fuyant la violence dans sa région alors que son frère a été assassiné.
C’est les larmes aux yeux qu’elle confie ne plus avoir de nouvelles de ses parents restés là-bas.
«C’est important comme projet, car à travers l’art nous pouvons exprimer nos émotions et sentiments», dit-elle.
Elle veut surtout expliquer la complexité de la vie d’une réfugiée ou d’une immigrante quand elle doit refaire sa vie dans un nouveau pays.
«Je veux que les gens comprennent que c’est compliqué et difficile de s’intégrer quand on ne veut pas être marginalisée et qu’on veut contribuer avec quelque chose au pays d’accueil», relève-t-elle.
5000 réfugiés afghans Le Canada devrait accueillir jusqu’à 5000 réfugiés afghans évacués par les troupes américaines à la fin août. De ce nombre, beaucoup seront reçus au Québec. Une première cohorte de 300 personnes est déjà attendue en septembre. |
Gladys est au Québec depuis 12 ans. Elle est originaire de Colombie et a décidé de prendre part au projet par la poésie en choisissant un texte.
«Je voudrais dire comment l’art nous aide à avancer dans la vie et à pouvoir nous intégrer», dit-elle.
Mouvement d’ensemble
Pour Andrea Froidefond Laberge, la chargée du projet, l’exercice permet d’aboutir à une image qui symbolise les parcours migratoires.
C’est elle qui anime des ateliers d’art à l’organisme Pause famille, où l’idée de l’œuvre collective a été mise sur pied avec l’aide du Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM).
«Chaque participant choisit le médium avec lequel il est le plus à l’aise. C’est un mélange de dessins, de peintures, de pastels. Mais ça peut-être des morceaux de tissus par exemple. C’est l’idée du bagage que chacun apporte avec lui», souligne-t-elle.
À la fin, ce sera un grand tableau que le public pourra admirer ou interroger.
«Le principe, c’est de représenter la diversité des parcours et comment chaque personne apporte plusieurs couleurs dans son propre cheminement», indique Mme Froidefond Laberge.
*Prénom fictif. Elle craint des représailles.
L’œuvre collective sera exposée à la maison de la culture d’Ahuntsic-Cartierville du 24 septembre au 6 octobre.