Ahuntsic en Fugue : un festival de musique de chambre sur mesure

«On ne voulait pas d’une série de concerts transposables partout, on voulait une spécificité à Ahuntsic», déclare Clément Canac-Marquis, cofondateur et guitariste professionnel.

Après 25 ans de vie dans l’arrondissement, le musicien a observé d’innombrables endroits propices pour écouter de la musique, aux abords de l’eau, dans les parcs ou sur le parvis des églises.

Apportez votre chaise

À l’image d’une fugue, qui désigne en musique une forme de composition a quatre voix, les fondateurs ont créé quatre façons de présenter des concerts.

Dans trois cas sur quatre, le mélomane doit apporter sa chaise. Le premier site est un lieu extérieur, naturellement conçu pour écouter de la musique.

Cette année, le parvisde l’église Saint-André Apôtre accueillera un concert sous le thème de la lune. «Nous allons y présenter la Sérénade pour ténor, cor et cordes de Benjamin Britten qui n’a pas été présentée à Montréal depuis des années», indique Clément Canac-Marquis. Pour l’occasion, l’étoile anglaise, le ténor Simon Gfeller, a fait le voyage.

Le deuxième site est un commerce du quartier. Un lieu où les gens vont pour des motifs étrangers à la musique. Le 14 août, un concert placé sous le thème du soleil sera donc présenté dans le magasin de vêtements pour hommes de la promenade Fleury, Koury Mode. «L’année prochaine, nous jouerons dans une magnifique cour à bois», avance le musicien.  

Amis fugueurs

Le troisième soir, un citoyen d’Ahuntsic est invité à accueillir le festival dans sa cour. Pour cela, il doit être inscrit comme «ami fugueur» auprès de la direction, tout comme les festivaliers qui souhaitent être présents.

Cette année, un résident de la rue Grande Allée recevra 35 personnes pour un concert placé sous le thème de la terre. On pourra notamment entendre les Trois Préludes pour clarinette et quatuor de Gershwin.

Les grands concerts

Le dernier soir, 135 personnes pourront assister au concert donné dans la salle de concert du collège Regina Assumpta.

«Placé sous le thème de nos territoires intimes, nous présenterons des pièces romantiques évoquant davantage les émotions humaines», explique Clément Canac-Marquis.

À noter que chaque concert débutera par les barricades mystérieuses de Couperin. «C’est notre hymne cette année, nous le déclinerons à la guitare classique, au piano, en quatuor à corde», poursuit-il.     

Le choix des pièces est fait sans compromis. «Nous présentons des pièces au contenu émotif certain. Il est très important pour nous que les gens sentent la musique, qu’ils en retiennent une expérience physique», indique le guitariste, ajoutant qu’ils sont invités à s’asseoir le plus près possible des musiciens.