Le parachèvement de l’A-19 inquiète les Ahuntsicois
«On voudrait qu’une partie des activités du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) se tiennent à Montréal, car les impacts vont s’y faire ressentir», déclare Émilie Thuillier, conseillère municipale du district d’Ahuntsic.
«C’est absolument nécessaire que les gens d’Ahuntsic-Cartierville se fassent entendre. Leurs préoccupations sont très grandes», insiste Marie Montpetit, députée de Crémazie.
Le 15 septembre, le BAPE débutera une enquête de quatre mois sur le parachèvement de l’autoroute 19. Le public sera invité à poser ses questions devant la commission. Un mois plus tard, une seconde rencontre est prévue pour le dépôt des mémoires.
Un modèle dépassé
Les Montréalais craignent que le tronçon autoroutier de 10 kilomètres reliant la 440 à la 640, une fois complété, ne vienne augmenter le nombre de voitures sur le pont Papineau-Leblanc et dans l’avenue Papineau.
«Le pont Papineau-Leblanc est déjà surchargé, tout comme l’avenue Papineau. Pour échapper à la circulation, les voitures empruntent les rues résidentielles parallèles», déclare Lorraine Pagé, conseillère municipale du district du Sault-au-Récollet.
«C’est un modèle dépassé que de construire une autoroute qui arrive directement dans une ville. Toutes les études montrent qu’on augmente ainsi la congestion. Ce serait une catastrophe», ajoute-t-elle.
Pour une planification globale
Plusieurs élus et citoyens se plaignent du manque d’analyse sur les impacts de ces travaux à Montréal.
«On respecte nos voisins du Nord qui ont besoin de désengorger leur route, mais il ne faut pas que ça retombe sur nous», dit Azzedine Achour, directeur de Solidarité Ahuntsic.
Les voies réservées ne sont pas suffisantes, selon Lorraine Pagé. «Il manque une planification globale du transport en commun», dit-elle.
Pas d’alternative pour la couronne nord
Selon Jean Goulet, directeur des communications de Bois-des-Filion et membre de la coalition pour le parachèvement de l’autoroute 19, il n’y a pas d’alternative. «Ça fait 15 ans que la population subit des congestions effrayantes».
«On veut un lien entre Laval et la couronne nord avec des autobus qui vont rediriger la population vers le métro Montmorency en 13 minutes.»
«Le ministère des Transports du Québec a fait des simulations et non, il n’y aura pas d’impact à Montréal», insiste-t-il. L’autoroute existe déjà et la congestion aussi. Il n’y aura pas plus de place pour d’autres voitures.»
Les audiences du BAPE vont permettre à tous de s’exprimer. «C’est un exercice très sain qui va permettre de bonifier le projet», conclut-il.
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