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Intervention policière en santé mentale : une collaboration exemplaire

Les signalements de fugues de personnes malades, vulnérables et qui ont perdu tout contact avec la réalité ne sont pas rares à Bordeaux-Carterville. La présence sur le territoire du Poste de quartier (PDQ 10) du pavillon Albert-Prevost, le département de psychiatrie de l’hôpital du Sacré-Cœur, n’est pas étrangère à cette situation.

« Il y a quatre ans, nous avons développé nos liens avec l’hôpital et plus particulièrement le pavillon Albert-Prevost », raconte Pierre-Luc Lortie, conseiller en concertation au PDQ 10.

Une entente a été signée avec l’établissement de santé. « Ce protocole a permis d’accélérer le processus de recherche des personnes qui ont quitté l’hôpital alors qu’elles ne devaient pas le faire, souligne le commandant Marc Tanguay, premier responsable du poste de quartier. Avec cette procédure on peut gagner de précieuses minutes. »

« Les interventions en santé mentale sont plus longues, plus complexes et génèrent plus de stress chez les policiers », remarque M. Lortie.

On parle dans ces cas de personnes qui sont vulnérables et qui sont un danger pour elles-mêmes plus que pour les autres. La décision de rechercher la personne qui quitte l’hôpital est d’ailleurs du seul ressort de l’équipe soignante.

Faciliter le dialogue

Par ailleurs, les impératifs des policiers et du personnel médical ne sont pas les mêmes. Le dialogue entre les deux peut-être problématique et on reconnaît cela de part et d’autre.

L’entente a été à l’initiative des policiers, mais le résultat n’a pu être atteint que grâce à une collaboration étroite entre les différents partenaires, notamment l’hôpital du Sacré-Cœur.

«Il fallait surtout préserver la confidentialité et le secret médical tout en ayant recours aux services de police », explique Nicole Dupont, adjointe intérimaire, direction Santé mentale de l’hôpital du Sacré-Cœur.

Ce n’est qu’après plusieurs réunions que le document final, le rapport que transmettent les services de santé aux policiers par télécopieur, a pu être établi.

« Ce formulaire a été conçu conjointement entre le PDQ 10 et Albert-Prevost », affirme le commandant Tanguay.

« Un comité de suivi au bout de plusieurs réunions a pu élaborer un formulaire que les services du contentieux, autant celui du SPVM que celui des services de santé, ont examiné en profondeur », relève Mme Dupont.

Efficacité

Outre les renseignements classiques comme la nature et la couleur des vêtements ou la description de la personne, le document fournit des informations pertinentes que seul le personnel soignant peut détenir.

«Si une personne a des intentions suicidaires et compte mettre son plan à exécution en allant se jeter sous le métro, il est certain qu’une telle information sera très utile aux policiers », décrit Mme Dupont.

Par contre, ni la maladie ni le traitement que prend le patient ne sont fournis aux policiers. Cependant, on peut indiquer quels effets sont à prévoir si le malade ne prend plus son traitement au bout de 24 ou 48 heures.

Si on reste discret autant sur le nombre d’interventions que sur l’efficacité de ce mode opératoire on convient de part et d’autre que la collaboration entre personnel médical et policier se porte bien. «On discute toutes les 6 à 8 semaines des situations que nous avons rencontrées », révèle le commandant Tanguay.

« Aucune étude n’a encore été menée quant à l’impact de cette façon de faire, mais les relations avec les corps policiers se sont nettement améliorées », admet Mme Dupont.

Cette entente sera étendue à l’ensemble de l’hôpital. Situation qui va pérenniser ce mode de collaboration, espère-t-on au PDQ 10.

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