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Rire du profilage racial pour mieux le combattre

Un immigrant d’Europe de l’Est qui ne trouve pas d’emploi selon ses compétences, un jeune noir obligé de prouver que son sac à dos est bien le sien et un éducateur en CPE qui s’éreinte à accommoder des jeunes enfants selon leurs origines. Des scènes d’un quotidien qui peuvent paraître banales, cependant, une fois mises en scène elles deviennent non seulement très drôles et font aussi réfléchir, dans la bonne humeur.

C’est le comité interculturel de Bordeaux-Cartierville qui a organisé ce théâtre-forum en invitant la troupe Mise au jeu. Les présents à la salle de réception de la Corbeille le 2 avril, ont pu rire, applaudir et cogiter.

« Nous voulons sensibiliser les gens avec des blagues et des jeux pour les faire réfléchir », a indiqué Anaït Aleksanian, directrice du Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI), membre du comité organisateur.

Une introspection utile car selon elle « parfois, sans le vouloir, on fait du profilage racial. »

Le théâtre-forum a l’avantage de faire participer les spectateurs et les faire réagir par les question que posent les comédiens et les remarques et commentaires de l’assistance.

« On utilise le théâtre et des techniques théâtrales pour discuter d’un sujet », explique le comédien Philippe-Pascal Parent.

En parler le plus

La thématique choisie entre dans le cadre de la semaine de lutte contre la discrimination raciale, mais de l’aveu des comédiens de la troupe Mise au jeu, c’est un thème souvent abordé. « Il est vrai que la discrimination est une problématique récurrente, observe Mireille Tawfik, autre membre de Mise au jeu. Il y a des entreprises, des écoles ou des organismes communautaires qui nous demandent d’aborder ce sujet. »

La même troupe a commencé l’écriture d’une pièce qui sera présentée en mai, après avoir rencontré des résidents du Bordeaux-Cartierville réunis autour du même thème par le Comité citoyen sur le dialogue interculturel (CCDI).

Pour Anaït Aleksanian il y a un travail important à faire non seulement auprès du grand public mais aussi auprès des intervenants. « J’aurai aimé qu’il y ait plus de représentants des organismes et des entités du quartier qui font face à ce genre de problèmes, a-t-elle souhaité. Certains sont venus, mais beaucoup d’autres sont absents pourtant, on a invité tout le monde. »

Au-delà de l’activité, Mme Alksanian constate qu’il y a des efforts à faire de part et d’autre. « Je pense que souvent ce sont les immigrants sont victimes du profilage racial, relève-t-elle. Il faut que les gens comprennent qu’ils sont là pour s’intégrer et on doit demander un peu plus d’ouverture à la société d’accueil. »

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