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Ahuntsic reconnaît ses artistes

Treize sera-t-il le chiffre porte-bonheur de l’exposition qui se déroule à la maison de la culture Ahuntsic ? C’est le nombre d’artistes d’Ahuntsic, réunis pour la première fois lors d’un même événement.

« Les conditions que nous avons posées sont très simples : être artiste professionnel et demeurer ou travailler à Ahuntsic », confie Gérard Dansereau, artiste peintre et commissaire de l’exposition qui se déroule jusqu’au 29 octobre. Ce résident de la rue Fleury Ouest était lui-même surpris de pouvoir rassembler autant d’artistes confirmés dans un quartier qui n’a pas la réputation de constituer une destination culturelle montréalaise.

Le titre, Appartenance et démesure lui est apparu dès qu’on lui a mis l’affaire entre les mains. « Appartenance, c’est par rapport au lieu géographique commun à ces artistes. Démesure, c’est ce qui caractérise la créativité et l’originalité » explique-t-il.

L’exposition est déconcertante, car c’est un étalage d’œuvres aussi différentes que leurs auteurs. Peintures et sculptures côtoient planches de bandes dessinées ou illustrations de livre pour enfants. Les écoles, les techniques et les tendances sont très diverses. L’unité de lieu est inattendue et les rencontres improbables.

Références artistiques

Est-il exagéré de dire que Michel Rabagliati est à la bande dessinée ce que Robert Charlebois est à la chanson ? Paul, le personnage qu’il a créé et qu’il fait vivre sur d’innombrables planches, a fait le tour du monde, tout comme la chanson Lindberg.

« Il y a du talent, c’est certain. Cette exposition ce n’est pas les petites aquarelles du dimanche », souligne M. Rabagliati. « Je reste ici depuis 15 ans, mais je ne savais pas qu’il y avait autant d’artistes dans le coin », avoue-t-il.

Les illustrations de Caroline Merola égayent des livres pour enfants traduits en anglais, en tchèque et en arabe. Elle est probablement celle qui rattache le mieux le quartier à l’expression artistique. « Dans mon travail, on reconnaît le décor d’Ahuntsic. La rivière est toujours présente, on identifie facilement la forme particulière de la clôture du parc Nicolas-Viel », soutient Mme Merola. Elle se dit éblouie par cette exposition qui lui permet de découvrir le potentiel artistique du quartier. « Je n’aurai jamais pensé que je verrais des œuvres de ce calibre », révèle-t-elle.

Dans son cas, cela peut sembler curieux, car elle n’est rien de moins que la fille de Mario Merola.

Les œuvres de son père sont probablement les plus connues du grand public. Il est le créateur des murales des stations de métro Sherbrooke et Charlevoix.

« J’ai grandi à Ahuntsic, j’aime mon coin, j’aime la rivière des Prairies. J’ai fait ma première communion à l’église de la Visitation », raconte Mario Merola. Mais ce fils du quartier ignorait lui aussi le potentiel que recèle le secteur. « J’avais un peu de doutes, mais je suis étonné de voir la qualité des travaux », dit-il.

Continuité

Le cyclope industriel de Karl Dupéré-Richer est une sculpture faite d’objets de récupération qui souligne la diversité des expressions, mais aussi la continuité.

Dupéré-Richer est un des plus jeunes artistes à exposer. Lui aussi ignorait qu’il allait croiser des artistes de renoms. « Je crois qu’on est trop occupé à nos petites affaires, c’est pour cela qu’on ne sait pas que nos voisins sont artistes également », pense-t-il.

L’exposition propose aussi deux rallyes qui permettront aux visiteurs d’aller voir les artistes dans leur environnement. Des visites d’ateliers sont programmées le 29 septembre et le 20 octobre. Au-delà, l’exposition permet la découverte d’une facette totalement méconnue du quartier.

Les artistes participants

Nathalie Cloutier Gérard Dansereau Violette Dionne Karl Dupéré-Richer Rémi Filion Louis Laprise Lerou Jean-Pierre Malo Calorine Merola Mario Merola Michel Rabagliati Pol Turgeon Jean-Pierre Vivian.

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