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Les CJE perdraient-ils leur raison d’être?

Photo: Collaboration spéciale

À partir du printemps prochain, les jeunes qui ne sont pas sur l’aide sociale ne bénéficieront plus des services du Carrefour jeunesse emploi (CJE) d’Ahuntsic-Bordeaux-Carterville. Selon les nouvelles dispositions prises par le gouvernement, les jeunes de 16 et 17 ans et tous ceux qui ne sont pas prestataires de l’aide financière de dernier recours et les jeunes admissibles à l’assurance emploi seront exclus.

Le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale veut économiser 45 M$ en transformant la gestion administrative des 110 carrefours jeunesse-emploi (CJE) de la province. Ces derniers étaient financés par une subvention liée à la mission de base. La nouvelle organisation oblige à se focaliser sur l’emploi et ne recevoir que les jeunes prestataires de l’aide sociale ou l’assurance emploi. «Cette nouvelle organisation nous fera perdre 80% des gens qui viennent nous voir, soit environ 400 personnes», explique Pierre Gingras, directeur général du CJE local, entrevue avec «Le Courrier».

Dans un arrondissement caractérisé par un taux élevé de jeunes et de nouveaux arrivants, le CJE est devenu le point de chute approprié que ce soit pour les demandeurs d’emplois ou pour ceux qui recherchent de l’information. L’organisme existe depuis 1996. «Au moins la moitié des jeunes qui viennent nous voir ont été référés par des personnes de leur entourage ou de leur famille qui des gens qui ont déjà bénéficié de nos services, observe-t-il. Nous n’avons pas besoin de faire de la publicité sinon on serait obligé d’établir des listes d’attente.»

La situation l’inquiète d’autant plus que les jeunes exclus, ne disposeront pas d’autres ressources pour s’intégrer. «En regard des jeunes qui fréquentent nos services, c’est quatre jeunes sur cinq qui se verraient refusés nos services. La majorité est sans revenu et vit dans des conditions précaires», explique-t-il.

Le CJE reçoit des jeunes décrocheurs, des nouveaux arrivants sans qualification, ou des personnes qui ont des problèmes de santé qui les empêchent de travailler ou de se stabiliser dans le milieu de la formation. «Nous avons un mode de fonctionnement très flexible, assure M. Gingras. Si nous n’offrons pas nous même le service dont le jeune a besoin, nous pouvons l’orienter vers la ressources qui lui convient.» Le CJE est effectivement en contact avec d’autres ressources existant dans le quartier que ce soit, les organismes communautaires, les institutions de formation ou les structures de santé.

Le directeur de l’organisme a récemment interpellé les deux députés qui couvrent l’arrondissement, Christine Saint-Pierre et Marie Montpetit. «On prétend que notre manière de faire a évité à de nombreux jeunes d’aller vers l’aide financière de dernier recours, affirme M. Gingras. Avec ce qui se fait, on a l’impression qu’on dit aux gens arrangez-vous pour vous inscrire à l’aide sociale ensuite vous aurez des services.»

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