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REM de l’est: un impact sur l’offre commerciale de la rue Sherbrooke ?

En novembre, des manifestants ont marché dans Mercier pour dénoncer le projet proposé du REM. Photo: Coralie Hodgson/Métro

À la suite de la fermeture de la fromagerie Hamel de l’est de Montréal, le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) dénonce la dévitalisation des quartiers riverains provoquée, selon lui, par le projet du REM de l’Est.

Interrogé par Métro la semaine dernière sur les raisons ayant motivé la fermeture de la fromagerie Hamel sur la rue Sherbrooke, dans Tétreaultville, le vice-président et maître affineur de l’entreprise, Ian Picard, a entre autres évoqué des inquiétudes à propos des perturbations que pourraient provoquer les travaux du REM de l’Est sur cette artère.

Il n’en fallait pas plus pour que le CEM-E y voit un exemple significatif de l’impact du projet de la CDPQ Infra sur l’offre commerciale dans le secteur.

Cette fermeture est significative. Les travaux du REM de l’Est n’ont pas encore débuté que la dévitalisation de cette artère et de ses abords s’amorce. La fromagerie Hamel n’est pas le seul commerce à craindre les effets du projet sur la table.»

Daniel Chartier, vice-président du CEM-E

Pour preuve, selon lui, les nombreux commerçants ayant pignon sur la rue Sherbrooke qui ont installé des affiches exprimant leur rejet de ce REM aérien «qui dévitaliserait leur environnement pendant et après sa construction».

Du côté des commerçants

Si certains commerçants joints par Métro ont préféré ne pas se prononcer sur cette question, plusieurs autres s’inquiètent de l’impact qu’auront les travaux du REM de l’Est, ainsi que l’infrastructure aérienne une fois terminée, sur l’attractivité de leur commerce.

L’aspect inesthétique du projet et la question de l’ensoleillement ont été évoqués par certains, mais la perte de stationnements pendant les travaux a été l’inquiétude la plus souvent mentionnée.

En plus du stationnement, le propriétaire de Champagne Atelier Mécanique se demande comment ses clients auront accès à son garage pendant les travaux, puisque ses deux entrées donnent sur la rue Sherbrooke.

Mathieu Champagne craint également que les vibrations liées aux travaux d’excavation et de construction provoquent des fissures dans son bâtiment.

«Tous les bâtiments sont vieux ici. Je suis contre le REM à 110%», affirme-t-il.

Malgré cela, M. Champagne n’est pas prêt à déménager son entreprise, fondée par son père il y a 30 ans.

Même si leur décision n’est pas prise, d’autres réfléchissent à la possibilité de fermer leur commerce. C’est le cas de Roger Lefebvre, propriétaire de Perfecto Coiffure.

«Les clients vont se parker où?» demande-t-il.

Même son de cloche du côté de Yassine El Amrani, propriétaire de Pizza YE, qui pense sérieusement à fermer son commerce. Il attendra tout de même avant de prendre une décision définitive, au cas où le tracé du REM de l’Est prévu sur la rue Sherbrooke soit déplacé le long de l’avenue Souligny, comme le propose une étude commandée par l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Effet bénéfique

Du côté de la boulangerie MariePain, l’inquiétude se fait moins grande. La copropriétaire, Pascale Perreault, a vu d’autres tempêtes, soutient-elle, donnant l’exemple de travaux sur la rue Notre-Dame qui ont affecté l’entreprise à Repentigny.

Mme Perreault ajoute ne pas avoir l’intention de fermer la succursale sur Sherbrooke ni d’être effrayé par l’arrivée du REM de l’Est. Elle reconnaît la légitimité des inquiétudes des autres commerçants liées aux travaux et aux enjeux de stationnements, mais croit que la construction d’une station du REM de l’Est à proximité du commerce pourrait être bénéfique.

Selon le tracé initial, une station est prévue dans le secteur du Faubourg Contrecœur, mais les élus de MHM ont affirmé en septembre que CDPQ Infra avait accepté de la déplacer vers l’ouest.

Interrogée à l’époque par Métro, CDPQ Infra n’avait ni confirmé ni infirmé que la station Contrecœur serait déplacée. Relancée sur la question, elle indique que le dossier est toujours en cours d’études.

La directrice des affaires publiques et porte-parole du REM de l’Est, Virginie Cousineau, tient d’ailleurs à rappeler que le projet du REM de l’Est est loin de sa mise en chantier, qui n’est pas prévue avant 2023.

L’arrivée d’un nouveau réseau de transport en commun créera de l’achalandage, facilitera l’accès aux commerces locaux, réduira la congestion automobile et contribuera à la vitalité économique locale.

Virginie Cousineau, directrice des affaires publiques et porte-parole du REM de l’Est

«Nous comprenons les préoccupations des commerçants et des résidents concernant les travaux de construction d’un projet majeur d’infrastructure», soutient Mme Cousineau, qui ajoute que des mesures d’atténuation pour limiter au maximum les impacts des travaux seront proposées «quand la planification sera plus avancée».

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