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Des entrepreneurs en herbe en milieu scolaire

Les deux collégiens ont la fibre entrepreneuriale, et mettent la main à la pâte.
Les deux collégiens ont la fibre entrepreneuriale, et mettent la main à la pâte. Photo: Clément Bolano, Métro Média

À 13 et 14 ans, Simon et Florent ont tout pour être des entrepreneurs qui croient en leur projet; un projet qu’ils partagent avec d’autres camarades au Collège Notre-Dame, à Côte-des-Neiges. Ils codirigent le comité marketing d’une coopérative de production de fruits et légumes au sein de l’établissement. Un projet scolaire qui a tout d’une véritable entreprise. 

Jardin divers. C’est le nom de leur affaire, dont le modèle repose sur la production de fruits, légumes et aromates, qui sont ensuite vendus au public devant l’établissement… ou réutilisés par le chef cuisinier de la cafétéria. Ces ados ont le même objectif: démocratiser les fruits et légumes biologiques, produits localement, le tout dans un environnement professionnel qui privilégie la concertation à la verticalité.

«Il n’y a pas juste le volet jardinage, mais aussi le volet transformation des produits et commercialisation. Il fallait qu’on s’occupe de la coop, qu’on apprenne comment on gère l’entreprise», relate Florent.

Florent, Simon et Estelle, technicienne en loisirs au Collège Notre-Dame.

Même s’ils mènent leur projet au sein du collège, tout est organisé comme dans une véritable entreprise, divisée en quatre sections: ressources humaines, production, marketing et finance. Tous les «employés» ont accès aux bilans d’activité, données sur le chiffre d’affaires, gestion des stocks, registre des ventes, suivi des projets de marketing, ainsi que le budget. Ce dernier est attribué par le collège.

«On nous permet d’apprendre sur la façon de mettre tes produits en place pour les vendre. Il y a aussi un côté finance: comment tu gères une caisse, comment tu inscris tes rapports», détaille Simon.

Une âme d’entrepreneurs

Les deux adolescents rencontrés par Métro ne laissent aucun détail de côté et prennent leur affaire très au sérieux. «J’ai un petit côté leadership, j’aime ça travailler avec les autres. Tu vois l’entreprise de l’autre côté, mais ici il n’y a pas de chef pour prendre toutes les décisions. Ce qui m’intéresse, c’est trouver un consensus ensemble», souligne Florent.

J’avais connu quelqu’un qui faisait du marketing, je savais ce qu’il fallait faire, ce qu’il fallait aller chercher. Au lieu d’être en production, je préfère mettre mon savoir dans quelque chose de nouveau

Simon, cogestionnaire du marketing au sein de Jardin divers

Le modèle de la coopérative leur plaît particulièrement, plutôt que d’avoir une hiérarchie verticale, où un seul décide pour le collectif. «Tout le monde est inclus. On gère l’argent, la production, faut que ça roule!» lance Simon. Et finalement, le projet inspire les jeunes et leur montre ce à quoi pourrait ressembler leur vie au travail dans le futur.

Dans leur serre-atelier, les cogérants trient le houblon récolté.

D’ailleurs, si les Jardins divers étaient leur propre entreprise, que feraient-ils? «On essaierait d’aller chercher des marchés différents. […] Sans l’aide du collège, il faudrait qu’on essaie de faire plus de profit pour essayer de garder jardin à flot», estime Florent. Pour sa part, Simon irait «tout de suite chercher de nouveaux partenaires. Il nous faudrait nouer des alliances et des partenariats avec des entreprises, petites ou grandes.»

Ces jeunes très sensibles aux réalités du changement climatique ont une vision d’entrepreneur. En milieu scolaire, ils réfléchissent à comment rentabiliser leur projet agricole, mais vont encore plus loin. Bientôt, ils lanceront une campagne à l’intérieur du collège pour sensibiliser leurs camarades et le personnel à «avoir un moindre impact écologique».

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