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La créativité derrière la conception des parcs

L'architecte paysagiste Janique Alexandre devant les jeux d'eau du parc Lalancette.
Janique Alexandre a choisi un thème naturel pour la création des jeux d’eau du parc Lalancette. Photo: Gracieuseté

Qui a imaginé les aires ludiques qui sont parsemées un peu partout dans le quartier, toutes aussi différentes les unes que les autres?

Bien que la conception d’un espace de jeu soit l’œuvre de toute une équipe employée par la division des Travaux publics d’un arrondissement, une personne a été la créatrice de nombreux de ces projets pendant plusieurs années.

Si vous passez dans un parc du secteur d’Hochelaga, il y a de bonnes chances que celui-ci ait été pensé par Janique Alexandre, une architecte paysagiste au service de la fonction publique de la métropole depuis près de trente ans.

Après avoir travaillé à l’administration centrale, mais aussi dans les Arrondissements de Villeray et de Rivière-des-Prairies, celle-ci a élu domicile dans Mercier – Hochelaga-Maisonneuve depuis les onze dernières années. Pendant son mandat, elle a été à l’origine de différents thèmes qui ont guidé l’élaboration de parcs, de jeux d’eau et de terrains sportifs dans le secteur.

« Quand on a eu le projet de créer le parc le Vaisseau-d’Or, rendant hommage au poète Émile Nelligan, on s’est dit menons l’idée jusqu’au bout. En plus d’une enseigne descriptive expliquant la vie de l’auteur et son œuvre, on a conçu un jeu d’eau qui reprend, littéralement, le concept d’un vaisseau », souligne Mme Alexandre.

Pour cette dernière, il a été crucial d’appliquer un thème dans tous les jeux d’eau qu’elle a développé. Ces idées marquent parfois tellement les citoyens, surtout les enfants, qu’ils prennent le dessus dans l’imaginaire collectif.

« À cause de la statue dans les jeux d’eau, le parc Hochelaga c’est maintenant le « parc de la grenouille » pour eux. C’est pour ça qu’il est important de bien penser ce que l’on conçoit, parce que les aménagements, c’est ce qui reste dans l’esprit des gens », insiste l’architecte.

Depuis toujours, celle-ci s’est opposé aux parcs fait au copié-collé, comme on en voyait dans les années 1980 et 1990 dans la métropole. « Avant on n’aménageait pas un espace, on le construisait. Les modules étaient choisis dans un catalogue et ça se ressemblait d’un endroit à l’autre. Ça toujours été important pour moi que l’on construise nos installations. C’est plus de travail, mais c’est mieux pensé », affirme celle-ci.

À l’aspect ludique est souvent venu s’accoler un côté éducatif dans plusieurs de ses projets. En effet, que ce soit des panneaux explicatifs portant sur les différentes essences d’arbres que l’on retrouve à proximité du parc Hochelaga ou encore à propos du peintre Marc-Aurèle Fortin sur la place des Tisserandes, Mme Alexandre s’est efforcée d’inclure des informations intéressantes concernant le quartier.

Après avoir passé de nombreuses heures à penser et dessiner les parcs qu’elle a conçus, celle-ci les revisite-t-elle? « Il y a une règle non dite dans ma profession selon laquelle il ne faut jamais retourner sur le lieu de ses projets, lance-t-elle à la blague. C’est certain qu’on voudrait que ça reste beau comme au jour de l’ouverture, mais l’usure par la fréquentation et les intempéries fait son œuvre. Au moins, ça prouve que les citoyens en font une utilisation régulière. »

Enfin, à la veille de sa retraite, Mme Alexandre se fait un point d’honneur d’avoir respecté les budgets qui lui étaient alloués dans « près de 90 % des chantiers, même ceux qu’on a dû livrer dans de très courts délais ».

Comment créé-t-on un parc?

De la conception à l’installation des modules de jeux, plusieurs étapes sont requises pour créer une aire de jeu.

« Il faut d’abord établir les besoins des citoyens, voir où la densité de la population est importante, et prioriser les zones d’intervention sur la carte », explique l’architecte.

Ensuite viennent les plans et devis. « On conçoit les aménagements avec notre équipe à l’interne. Parfois des consultations publiques sont nécessaires pour des ajustements. » C’est lors de ce processus que le thème est élaboré.

Après un appel d’offres public, un entrepreneur est choisi en fonction de la somme proposée pour réaliser les installations. Le parc est finalement bâti. Les architectes de l’Arrondissement peuvent faire un suivi et résoudre certains pépins qui peuvent survenir lors de la construction.

Les réalisations de Mme Alexandre

Le parc Raymond-Préfontaine: Aménagement de jeux d’eau (thème: le cirque)

La Place des Tisserandes: Aménagement (Legs du 375e de Montréal)

Le parc Edmond-Hamelin: Réfection du parc et aménagement d’une surface sportive combinée à des jeux d’eau

Le parc Sarah-Maxwell: Réaménagement complet comprenant la fermeture d’une portion de la rue Préfontaine (maintenant jointe au parc)

Le parc Lalancette: Conversion d’une pataugeoire en jeux d’eau et aménagement d’une aire d’exercice canine

La Promenade Luc-Larivée: Aménagement des tronçons entre les avenues Jeanne-d’Arc et d’Orléans

Le parc St-Aloysius: Réaménagement complet

Le parc Hochelaga: Aménagement d’un jeu d’eau

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