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Coup d’éclat pour la pérennité locative des organismes

Deux organismes de défense des droits des locataires de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve occupent ce jeudi après-midi la terrasse de la brasserie L’Espace Public, sur la rue Ontario Est, en réponse à ce qu’ils qualifient de «fausses déclarations» des élus de l’arrondissement.

Évincés de leur local actuel par un collège privé de Toronto – le Cestar College – qui a racheté le bâtiment qu’ils occupent sur la rue Ontario Est, le Comité BAILS et l’Entraide Logement ont jusqu’au 1er juillet pour se trouver un nouvel emplacement.

Les deux organismes reprochent au conseiller d’Hochelaga Éric Alan Caldwell, ainsi qu’au maire de MHM Pierre Lessard-Blais, d’avoir affirmé au Devoir que l’Arrondissement les aidait dans leur processus de déménagement.

Or, l’organisatrice communautaire du Comité BAILS, Marine G. Armengaud, soutient qu’ils n’ont reçu aucune aide de la Ville ni de l’Arrondissement.

On a eu un contact, quand on a appris qu’on se faisait évincer. Ma collègue avait appelé quelqu’un à l’Arrondissement et il lui avait dit qu’il n’avait rien pour nous. Et, ça s’est limité à ça.

Marine G. Armengaud, organisatrice communautaire du Comité BAILS

Pour une pérennité locative

Le choix du lieu pour cette action n’est pas anodin, Pierre Lessard-Blais étant copropriétaire de L’Espace Public. Les deux organismes lui reprochent d’avoir dit aux médias que l’Arrondissement n’avait pas trouvé de locaux répondant à leurs attentes puisqu’ils doivent loger douze employés.

Une affirmation que Marine G. Armengaud dément, précisant que les deux organismes réunis emploient au total trois personnes.

Ça suffit! Il faut qu’on se fasse entendre, parce qu’on a l’impression qu’on se moque de nous.

Marine G. Armengaud, organisatrice communautaire du Comité BAILS

«Non seulement on est extrêmement précaires, on a vraiment du mal à avoir une pérennité locative et à gérer toute la charge de travail qu’on a au jour le jour, mais en plus, on ne se fait pas aider et on dit qu’on nous aide. C’est un peu beaucoup», déplore-t-elle.

C’est la troisième fois en quatre ans que le Comité BAILS est contraint de déménager. Une réalité qui touche d’autres organismes communautaires. En effet, on apprenait aujourd’hui sur le site de Radio-Canada qu’une douzaine d’organismes logés dans une ancienne école d’Ahuntsic sont poussés vers la rue par le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

Ainsi, au-delà de leur propre cas, le Comité BAILS et l’Entraide Logement souhaitent, avec leur action d’aujourd’hui, sensibiliser la population à la question de la pérennité locative des organismes en général.

Pas idéal

Les organismes de MHM ont trouvé deux lieux potentiels pour leur déménagement. Ils ne sont cependant pas idéals, explique Marine G. Armengaud.

«L’un d’eux n’est pas accessible universellement, ce qui n’est vraiment pas l’idéal pour nos membres à mobilité réduite, et il y a un autre endroit, mais qui est excentré et un peu cher. C’est un bail commercial qui est censé augmenter chaque année et duquel on peut se faire mettre dehors avec un préavis d’un mois.»

Le Comité BAILS et l’Entraide Logement occuperont L’Espace Public jusqu’à ce que le maire s’engage à les aider réellement, indique Marine G. Armengaud.

Une erreur de bonne foi

Jointe par Métro, l’attachée politique des élus de MHM, Laury Chayer, explique que lors de l’appel avec le Comité BAILS l’hiver dernier, un membre de l’équipe de l’arrondissement avait compris que le local recherché par les organismes devait accueillir douze employés et non pas trois.

«Le membre de notre équipe s’est donné pour mission en toute bonne foi de chercher un local pour accueillir douze personnes travailleuses et il n’en a pas trouvé», précise l’attachée politique.   

Deux lieux ont été considérés, mais l’un d’eux a été écarté, car jugé trop petit. Pour l’autre, il n’a pas été possible de s’assurer qu’il serait disponible à temps pour le 1er juillet.

L’Arrondissement reconnaît son erreur de ne pas avoir fait le suivi avec les deux organismes, ce qui a probablement alimenté le malentendu sur leur démarche.

«Étant donné qu’on n’avait rien trouvé, on n’a pas transmis ces résultats au groupe et c’est quelque chose qu’on aurait dû faire. C’est quelque chose qu’on s’engage à faire à l’avenir», promet-elle.

Laury Chayer indique qu’une rencontre avec les organismes aura lieu la semaine prochaine et que l’Arrondissement poursuit ses recherches afin de trouver un local pour les organismes.

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