Un plan de direction sans échéance
Les trois bassins du lac Lacoursière devraient être réhabilités selon un plan défini par l’arrondissement. Les aménagements, le nettoyage, la gestion de la végétation et l’oxygénation de l’eau ont été présentés aux Insulaires lors d’une soirée d’information, le 30 août, qui ont un sentiment de déjà-vu.
Depuis 2013, le phragmite, une plante envahissante, a été partiellement nettoyé. Toutefois, la place a été reprise par la quenouille, une plante indigène protégée que les Insulaires souhaiteraient mieux contrôler.
«C’est décourageant, car la situation ne s’est jamais améliorée, souligne Robert Monette du Comité pour la sauvegarde du parc Lacoursière et de son lac. Ça s’est même empiré et les lois ont évolué. C’est décevant, car on n’a pas eu d’échéancier formel.»
Si Verdun décidait de modifier l’écosystème, Québec pourrait exiger une compensation financière pouvant atteindre 1,5 M$.
Plusieurs autres travaux seraient nécessaires afin de rendre le lac plus propre et attirer de nouveau la faune. «On veut pouvoir intervenir de manière plus musclée, insiste le conseiller Pierre L’Heureux. On veut dégager les conduites d’égouts qui sont obstrués par la vase. On veut aménager des aérateurs pour améliorer la qualité de l’eau. Il y a également un problème d’odeur causé par le gaz H2s, qui peut être nocif lorsqu’il se retrouve en forte concentration.»
L’arrondissement a fait appel à l’expertise d’une firme de biologistes pour faire un état des lieux. Il s’est ensuite tourné vers le Groupe S.M. International qui s’occupera de la stratégie à adopter.
L’apport d’eau nécessaire au lac Lacoursière proviendrait du réseau des bassins du Club Marin, lui-même alimenté par le réseau du ruisseau des Hérons qui a sa source dans le lac des Battures, qui a une alimentation en eau brute qui vient du fleuve.
Sémantique
La terminologie qui qualifie le lac a une grande importance dans ce dossier puisqu’elle détermine les normes à respecter lors des travaux, dont la date n’est toujours pas fixée.
«Le ministère [de l’Environnement] parle d’un milieu hydrique alors que l’arrondissement utilise plutôt le terme bassin de rétention», explique le résident Bernard Tessier.
Il y a plus de 15 ans, le lac Lacoursière a été inscrit au registre des Cours d’eau et milieux naturels de la Ville de Montréal, pour une raison que l’administration municipale n’a pas été en mesure d’expliquer.
«Au fil des années, certaines portions se sont plus ou moins naturalisées et il y a surtout eu des modifications législatives. La loi sur l’environnement par exemple est devenue plus restrictive à l’égard des interventions que l’on peut mener», explique M. L’Heureux.
L’arrondissement se dit prêt à agir, mais être en attente des pourparlers. L’appui de la députée provinciale, Isabelle Mélançon, est recherché pour trouver un accord entre les deux parties.