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La nouvelle mission d’Isabelle Melançon

Photo: Patrick Sicotte/Archives Métro

La vie de la députée de Verdun a été complètement chamboulée il y a tout juste un mois. Maintenant qu’elle a mieux pris la mesure de sa nouvelle charge en tant que ministre de l’Environnement, comment entrevoit-elle son nouveau rôle?

Sa nouvelle fonction de «ministre du recyclage», comme dit sa fille de sept ans, Mme Melançon l’aborde avec beaucoup considération. «Je prends des décisions qui peuvent influencer l’avenir de nos enfants, c’est une chance extraordinaire.»

L’annonce était une surprise de taille pour elle. Plusieurs analystes l’imaginaient à la Culture, puisqu’elle avait travaillé longtemps dans le domaine. Son conjoint croyait plutôt qu’elle deviendrait whip. Philippe Couillard a décidé qu’elle serait la troisième femme responsable du portefeuille de l’Environnement.

«La première chose que j’ai dit au premier ministre Couillard quand il m’a annoncé la fonction qu’il me confiait dans son nouveau Conseil des ministres, c’est à quel point ça allait bien avec les préoccupations des Verdunois», raconte Mme Melançon.

Agir sur le quotidien
Aux yeux de Mme Melançon, son ministère lui permet d’influencer le quotidien des citoyens et c’est précisément ce qu’elle espère accomplir.

«La majorité des gens veulent poser les bons gestes, comme opter pour une voiture électrique, recycler, composter. Moi, je veux les aider à le faire, tout simplement», indique-t-elle.

Ainsi, un projet de règlement incluant entre autres un crédit d’impôt pour l’achat d’une voiture zéro-émission usagée sera soumis sous peu à l’Assemblée nationale.

Elle souhaite aussi encourager les entreprises qui traitent ou réutilise la matière déposée dans les bacs afin d’établir une économie circulaire du recyclage et contourner des crises comme celle qui se déroule en ce moment, la Chine ayant fermé ses frontières à l’importation des matières recyclées.

Priorité
Le gouvernement Couillard ne relègue pas l’Environnement au second plan des priorités, derrière l’économie, selon elle.

«M. Couillard en a surpris plusieurs au retour de la Conférence de Paris, la COP 21, par son discours très ‘vert’. Personnellement, je pense qu’il est tout à fait conscient qu’il est minuit moins une sur l’horloge des changements climatiques. Il est d’abord et avant tout un scientifique», soutient-elle.

La nouvelle ministre parle d’ailleurs avec fierté de la Bourse du carbone, mise sur pied par son gouvernement avec la Californie et à laquelle se joindra l’Ontario. Cette bourse, qui établit un plafond des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour chaque compagnie et réduit ce maximum de façon graduelle chaque année, a été citée en exemple par le New York Times et l’Organisation de coopération et développement économique (OCDE).

Mme Melançon est soulagée que l’épineux dossier du projet d’oléoduc Énergie Est ait été abandonné par la compagnie avant sa nomination. Elle se retrouve toutefois à gérer la fracturation hydraulique et la possibilité d’exploration de carburant près des municipalités, une question qui ne l’inquiète pas outre mesure.

«D’abord, il faut savoir que les lois interdisent déjà de faire de l’exploration à moins de 15 km du fleuve, 10 km d’un cours d’eau et 3 km d’une prise d’eau. Ça réduit beaucoup. Pour le reste, les compagnies doivent obtenir une autorisation de mon ministère et ils ne l’auront pas s’il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Le ministre des Ressources naturelles Pierre Moreau et moi nous sommes entendus là-dessus », assure-t-elle.

Mme Melançon participe présentement à la COP 23, à Bonn, où elle rencontre ses homologues du monde entier.

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